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Chasseur T-50: les pilotes ne manqueront plus d’oxygène

Chasseur T-50: les pilotes ne manqueront plus d’oxygène

Aucun avion moderne ne peut se passer d’oxygène : les pilotes sont tout physiquement incapables de respirer à des altitudes de plus de 4 kilomètres.

Le chasseur russe de cinquième génération T-50 est désormais doté d'un système d'oxygène illimité pour la respiration du pilote, écrit le quotidien Izvestia du 17 juillet 2013.

Ce dispositif est nécessaire pour les vols à des altitudes supérieures à 4 kilomètres : à cette hauteur le pilote "s'endort" et perd connaissance à cause du manque d'oxygène. Tous les avions russes actuellement en service possèdent des ballons d'oxygène mais ils ont une durée d’utilisation limitée. Le T-50, par contre, est désormais muni d'un système spécial qui produit l'oxygène à partir de l'air environnant, conçu par l'entreprise Zvezda.

"L'oxygène est pompé dans l’air environnant pour être ensuite compressé et envoyé dans l’appareil respiratoire du pilote. Grâce à cette technique le temps de vol ne dépend plus des réserves d'oxygène et le pilote peut rester dans l'air plus longtemps avec plusieurs ravitaillements en combustible. Dans les avions existants le pilote est obligé de contrôler tout le temps le niveau d’oxygène, qui pourrait s'épuiser plus vite que le carburant", explique Mikhaïl Doudnik, spécialiste en chef de l’entreprise Zvezda.

Ce système fournit un volume d'oxygène illimité mais permet aussi d'économiser la charge utile de l'appareil : il ne pèse que 30 kg alors que le poids des ballons d'oxygène nécessaires pour deux heures de vol s'élève aujourd’hui à 90 kg.

"C'est crucial.  Tout d'abord pour les chasseurs qui ont toujours un déficit d'espace et de charge. Il ne sont donc pas en mesure de stocker des volumes importants d'oxygène comme le font les bombardier, plus spacieux", précise Mikhaïl Doudnik.

La conception de ce système a occupé l’entreprise pendant ces cinq dernières années. Il vient finalement d’être installé sur quatre prototypes de T-50 qui sont actuellement testés dans la région de Moscou.

"Les premiers prototypes du T-50 produits à Komsomolsk-sur-l'Amour sont arrivés ici par leurs propres moyens : ils ont été obligés de se ravitailler en combustible mais pas en oxygène", ajoute-t-il.

Aucun avion moderne ne peut se passer d'oxygène : les pilotes sont tout physiquement incapables de respirer à des altitudes de plus de 4 kilomètres. Et si un avion de ligne ou de transport peut embarquer sans problème de gros ballons d'oxygène, cette diminution de 60 kg est plus que considérable pour un chasseur qui compte chaque centimètre d'espace et chaque gramme de charge.

Ce nouveau système a servi de base pour un équipement similaire destiné aux avions d'entraînement Iak-130. Les chasseurs embarqués MiG-29K seront également doté de ce dispositif au cours de l'année. Les armées algérienne et malaisienne sont parfaitement au courant des avantages de ces équipements et les ont déjà commandés pour leurs chasseurs Su-30.

"Les premiers prototypes du Iak-130 étaient doté de ballons d'oxygène classiques, indique le pilote d'essai Roman Taskaev. En 1999, nous avons décollé vers l'usine italienne d'Aermacchi dans l’un de ces appareils en embarquant le volume nécessaire d'oxygène pour tout le vol. Mais une dépressurisation partielle des ballons a augmenté notre consommation, nous forçant à atterrir à Bratislava pour un ravitaillement. Le nouveau système exclut en principe ces problèmes".

L'armée russe produit, jusqu’à maintenant, l'oxygène sur terre. Ce procédé nécessite un personnel compétent et des équipements spéciaux. Et toute erreur peut provoquer une explosion.

"Les bataillons techniques des forces aériennes possèdent actuellement des stations automobiles de production d'oxygène, raconte Anatoli Kornoukov, ancien commandant en chef de l'armée de l'air. Les soldats et les sergents doivent suivre un cours de six mois pour être en mesure de manier cet équipement, alors que la formation des officiers dans ce domaine prend cinq ans. La sélection est très stricte en raison des risques d'incendie liés à l'oxygène".  

Selon lui, le nouveau système permettra de réduire le personnel des aérodromes et d'augmenter l'efficacité des chasseurs longue distance. Cela résout également le problème des aérodromes de campagne qui ne sont pas équipés pour la production d’oxygène.

L'armée américaine possède elle-aussi le même système, OBOGS, qui est installé dans les avions de cinquième génération F-22 et les chasseurs embarqués F-18.