28-11-2024 03:38 AM Jerusalem Timing

Syrie: le front Al-Nosra perd à Ras Al-Aïn et l’emporte à Idleb

Syrie: le front Al-Nosra perd à Ras Al-Aïn et l’emporte à Idleb

Noubbol et Zahra sous les coups de la famine et des obus. L’armée syrienne pilonne une localité libanaise, et Kerry visite le camp Zaatari.

19 miliciens d’Al-Qaïda  ont été tués en deux jours dans le nord de la Syrie, à la suite d'un sérieux revers subi par les fondamentalistes dans une ville frontalière avec la Turquie, selon une ONG syrienne.
   "Au moins 19 combattants du front Al-Nosra et 10 combattants kurdes ont été tués depuis avant-hier (mardi) lors de violents affrontements qui se poursuivent dans la région pétrolière de Hassaka", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
  
Mercredi, les combattants kurdes syriens ont infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al-Qaïda, en les chassant de la localité de Ras Al-Aïn.

Selon les militants à Ras el-Aïn, cités par l’AFP, des combattants d'Al-Nosra, partisans d'une lecture rigoriste de l’Islam, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu'ils observent le jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.
  

Après l'expulsion des jihadistes de Ras Al-Aïn, qui se situe dans l'ouest de la province de Hassaka, ces groupes radicaux ont riposté en tirant des roquettes sur la ville.
  

Ils ont également attaqué plusieurs barrages tenus par les miliciens kurdes et des affrontements faisaient rage jeudi dans les villages de Tall Alou et Karhok dans l'est de Hassaka. Les Kurdes sont de leur côté parvenus à prendre le contrôle d'une partie de la région pétrolière de Soueidiya, également à Hassaka.
  
Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont déjà fortes entre Al-Nosra et l'EIIL d’une part et la milice de l’Armée syrienne libre soutenue par des pays arabes et occidentaux. Surtout que ces derniers posent comme condition à armer l’ASL qu’elle combatte les extrémistes d’Al-Qaida. Ce qui n’est pas chose facile.

Idleb : le dernier mot au front al-Nosra

Justement à Idleb, la situation est plutôt l’inverse de ce qui s’est passé à Ras Al-Aïn, dans le sens que les miliciens du front al-Nosra parviennent à triompher de ceux de l’ASL, au moment où le combats entre eux prennent de plus en plus d’ampleur et s’illustrent par des attaques entre les villages, partisans des uns ou des autres.

Selon le site Arabi-Press, des accrochages ont éclaté entre les habitants du village Kfar-Tkharim qui soutient le front al-Nosra et ceux de Salkine, pro ASL, lorsque des miliciens du premier ont confisqué un camion des seconds transportant du carburant. Il s’en est suivi que deux habitants du premier village ont été enlevés et emmenés au second . C’est alors que des miliciens du front ont pris d’assaut Salkine et sont parvenus à vaincre les insurgés de l’ASL et à libérer les deux hommes enlevés. Le front al-Nosra s’est même emparé de l’instance législative du village qui fait figure de tribune et de force de l’ordre et a confié sa direction à un de ses hommes de la milice les Libres du levant.

Ce revers de l’ASL n’est pas le premier. Ses éléments postés sur les barrages font de plus en plus l’objet d’attaques dont les auteurs n’ont pas encore été identifiés. Sa brigade « Martyrs d’Idleb » a dernièrement perdu 8 de ses hommes dans des tirs mortels à partir d’une Jeep.

Noubbol et Zahra, toujours et encore

 
Dans la province d’Alep, les miliciens du front s’acharnent contre les deux seules localités chiites de la région, Noubbol et Zahra, qui sont victimes d’un embargo très sévère qui leur interdit l’entrée des denrées alimentaires nécessaires, et punit même ceux qui les approvisionnent ou leur porte assistance. Sans oublier le pilonnage intermittent qu’ils subissent. 

Mardi dernier, des camions transportant des denrées alimentaires se dirigeant vers ces deux localités ont été confisqués puis incendiés. Le 9 juillet dernier, des miliciens de la Brigades des Libres du levant proches d’Al-Qaïda ont annoncé avoir pilonné aux obus de mortiers.

 

Damas: l'AAS avance

 
Dans la province de Damas, l’armée arabe syrienne qui mène une bataille cruciale dans le quartier AlQaboune  au nord-est de la capitale L'autoroute Moutahallek en jaunea réalisé une avancée importante en prenant le contrôle de la moitié de l’autoroute « Moutahallek Janoubi » après des accrochages avec les miliciens du front al-Nosra au cours desquels des dizaines d’entre eux ont péri, selon le site de la télévision AlAlam.

Alors que la bataille de Des miliciens tué à QabouneDouma, bastion de l'insurrection s’approche de plus en plus, au même rythme que l’opération militaire s’efforce de la séparer de l’axe nord de la province de Damas.
Selon AlAlam, des miliciens ont également été tués à Harasta et Irbine dans la province nord de la capitale, ainsi qu’à Zabadani, dans la province sud-est.

La voiture piégée à HomsA Alep, l’armée a bombardé et détruit le repaire des miliciens dans le quartier Boustane elKacer, tuant et blessant de nombreux miliciens, alors que les combats se poursuivent dans les quartiers Kallacé , le quartier de la radio et l’entourage de la caserne Hanano.
A Homs une voiture piégée à Homs dans un quarteir AlWaer bourré de réfugiés.
     

Nouveau raid sur Aarsale au Liban   
  

La région de Aarsale, de l'est du Liban, principale soutien aux miliciens en Syrie a de nouveau été visée jeudi à l'aube par un raid syrien, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.
 Selon ce dernier, le raid a été perpétré par un hélicoptère militaire qui a lancé à 01H30 (22H30 GMT) quatre roquettes sur les environs de la localité d'Aarsal, dont deux ont explosé, faisant des dégâts, alors qu’aucune victime n'est à déplorer.
   Aarsal est une localité sunnite appuyant la rébellion et servant de point de passage entre les deux pays pour les réfugiés, les armes et les rebelles, selon des sources de sécurité.
   Elle a déjà été visée par des raids, et son centre a été touché pour la première fois le 12 juin. L'armée libanaise avait alors lancé une rare mise en garde à Damas, en menaçant de riposter si les raids se reproduisaient.
  
 

Kerry au camp de Zaatari en Jordanie

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a visité jeudi le camp de Zaatari, qui accueille en Jordanie des dizaines de milliers de Syriens ayant fui le conflit, a constaté une journaliste de l'AFP.
  
M. Kerry a d'abord survolé en hélicoptère les centaines de tentes et de préfabriqués alignés dans le désert à une vingtaine de kilomètres de la frontière syrienne.
  

Le responsable américain a ensuite rencontré Killian Kleinschmidt, directeur du Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), puis une demi-douzaine de réfugiés, avec lesquels il a passé près de trois-quarts d'heure.
  
Les réfugiés ont exprimé leur colère devant l'incapacité de la communauté internationale à faire cesser le bain de sang en Syrie et ont demandé à M. Kerry de faire instaurer des zones d'exclusion aérienne et de bloquer les arrivées d'armes d'Iran et de combattants du Hezbollah libanais.
   "Où est la communauté internationale ? Qu'est-ce que vous attendez ? Nous espérons que vous n'allez pas rentrer aux Etats-Unis avant d'avoir trouvé une solution à la crise. Au moins imposez une zone d'exclusion aérienne ou un embargo", a lancé une réfugiée qui n'a pas voulu donner son nom.
  
A l'issue de cette visite, M. Kerry a déclaré qu'elle avait "donné un vrai visage humain" à la situation, et que sa conversation avec les réfugiés avait été "vive et inoubliable".