Le chef du parlement libanais s’inquiète
Le vide menace tous les pouvoirs et toutes les institutions du pays: le gouvernement, le Parlement et l’armée. Dans les circonstances actuelles, caractérisées par une multiplication des attentats, assassinats et embuscades non revendiqués, cette situation risque de plonger le Liban dans une spirale de violences aux graves conséquences.
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a dénoncé lors des rencontres parlementaires hier aussi bien le torpillage des séances législatives que les attaques lancées contre l’armée par le Courant du futur et certains de ses alliés. «Le plus dangereux dans la situation actuelle est la campagne suspecte menée contre l’armée. Cela nous pousse à nous interroger sur les raisons de ces attaques contre l’institution militaire à un moment où nous avons besoin, plus que jamais, de l’armée pour la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité dans le pays», a-t-il dit.
Ces attaques contre l’institution militaire s’accompagnent de divergences politiques qui empêchent la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwaji, qui expire le 24 septembre. Et dans l’impossibilité de nommer un successeur, en raison du blocage des pouvoirs Exécutif et Législatif, l’armée risque de se retrouver sans chef.
Cependant, une source bien informée estime que la vacance à la tête de l’armée n’aura pas lieu parce de fortes pressions sont exercées par la communauté internationale dans le but de préserver la stabilité du Liban. Cette préoccupation a été exprimée mercredi par le représentant spécial de Ban Ki-moon au Liban, Dereck Plumbley, qui a souligné l’inquiétude de la communauté international à l’égard du possible vide sécuritaire qui résulterait de l’absence d’un commandant en chef.
Dans ce contexte, la même source ajoute qu’il faut attendre la séance parlementaire du 29 juillet pour concevoir le scénario final qui empêcherait le vide de se propager à la tête de l’institution militaire. Soit les différents blocs parlementaires changent d’avis et assurent le quorum pour l’adoption de la loi repoussant l’âge de la retraite des officiers supérieurs, soit les dispositions de l’article 55 du règlement interne de l’armée sont appliquées. Cet article autorise le ministre de la Défense à proposer de repousser l’âge de la retraite pour certains officiers, soit de sa propre initiative, soit à la demande du chef de l’État et avec l’accord du commandant en chef. Il n’y aura pas de vacance à la tête de l’armée, ni dans le poste de chef d’état-major, aujourd’hui occupé par le général Walid Salman.
Dans ce même cadre, le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a appelé ce jeudi toutes les parties à déployer davantage d’effort pour éviter que le vide ne s'installe dans plusieurs institutions. «La situation ne peut pas rester telle quelle. Le vide aura des répercussions négatives sur tout le pays», a déclaré M. Salam à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État Michel Sleïman. J’espère que le pays sera bientôt le théâtre de développements positifs», a-t-il ajouté.
Médirama