Les talibans avaient ouvert ce bureau le 18 juin dans la capitale qatarie.
Le secrétaire général de la présidence afghane Karim
Khoram a affirmé que l'ouverture du bureau politique des talibans à Doha
résultait d'un "complot" vraisemblablement ourdi par les Etats-Unis
ou le Pakistan pour diviser l'Afghanistan.
Les talibans
avaient ouvert ce bureau le 18 juin dans la capitale qatarie, mais l'ont fermé
"provisoirement" la semaine dernière, cette initiative s'avérant pour
l'heure contre-productive.
D'abord saluée par les Etats-Unis comme une chance
d'avancer vers des pourparlers de paix, l'installation de cette représentation
talibane à Doha, a ulcéré le président afghan Hamid Karzaï qui, en représailles,
a rompu des négociations cruciales avec Washington sur le statut d'éventuelles
forces américaines dans le pays après le retrait des forces de l'Otan fin 2014.
"L'ouverture de ce bureau au Qatar, et la manière dont c'est
arrivé, sont la conséquence d'un complot, mais nous avons déjoué ce complot qui
était destiné à diviser ou à détruire l'Afghanistan", déclare Khoram dans
une interview diffusée cette semaine sur la chaîne locale 1TV.
Or "le
Pakistan est le principal soutien des talibans", poursuit Khoram, une
personnalité politique qui avait créé la controverse en accusant les chaînes de
télévision privées de diffuser des programmes non conformes à l'islam.
"Nous sommes
préoccupés (...) par les rapports étroits qui existent entre les Etats-Unis et
le Pakistan, en particulier sur des sujets liés à l'Afghanistan", ajoute Khoram.
"Je ne peux
l'affirmer à 100%, mais vous pouvez vous-même comprendre que l'un de ces deux
pays est derrière le complot", dit-il au journaliste qui l'interroge.
Les propos du
secrétaire général de la présidence afghane suggèrent que Washington et
Islamabad auraient tenté d'utiliser le bureau taliban de Doha pour régler le
conflit afghan en confiant la responsabilité d'une partie du pays, le sud et le
sud-est, aux insurgés, évincés du pouvoir en 2001.
L'Afghanistan
accuse régulièrement le Pakistan, qui fut le premier soutien des talibans à
l'époque où ils étaient au pouvoir à Kaboul (1996-2001), d'appuyer les insurgés
afin de reprendre la main sur le pays, ce qu'Islamabad nie.