24-11-2024 11:24 PM Jerusalem Timing

Les Frères musulmans égyptiens auraient accepté une médiation de l’UE

Les Frères musulmans égyptiens auraient accepté une médiation de l’UE

Le président égyptien s’engage à "mener la bataille pour la sécurité jusqu’au bout".

Les Frères musulmans égyptiens auraient accepté une médiation de l'UE Les Frères musulmans égyptiens, dont est issu le président renversé par l'armée, accepteraient une médiation de l'Union européenne dans des négociations visant à rétablir dans ses fonctions Mohamed Morsi, mais entendent actuellement privilégier les manifestations pour exiger son retour, ont indiqué jeudi des responsables de la confrérie.

Des responsables des Frères musulmans qui ont rencontré le chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton et son émissaire en Egypte Bernardino Leon ont indiqué qu'ils pensaient que l'UE pourrait éventuellement préparer le terrain à une feuille de route pour faire revenir M. Morsi à la présidence.

Gehad El-Haddad, un haut responsable des Frères musulmans, a indiqué qu'il avait rencontré M. Leon au Caire. "La discussion avec Bernardino Leon portait sur la façon de préparer des négociations", a-t-il dit.

 "La restauration de la légitimité n'est pas négociable", a-t-il ajouté à propos du président Morsi, élu en juin 2012, premier président civil en Egypte.

Un autre responsable, Amr Darrag, qui était ministre de la Coopération internationale de M. Morsi, a dit que M. Leon lui avait avoir exprimé "le désir que nous soyons impliqués dans un processus de discussions politiques".

M. Darrag a toutefois répondu qu'il était "impossible d'être engagés dans le processus politique sous la loi d'un coup d'Etat militaire".

"Nous avons été clairs: nous voulons restaurer la légitimité. Une fois la légitimité restaurée, nous serons souples dans les discussions", a-t-il dit, en référence à une éventuelle élection anticipée.

"Je ne pense pas que le problème sera résolu via une médiation internationale", a-t-il toutefois dit.

"Les gens sont de plus en plus nombreux dans les rues", a fait valoir M. Darrag, en allusion aux manifestations réclamant le retour de M. Morsi.

"Il n'y a aucune négociations à ce sujet"

Un haut responsable gouvernemental a toutefois exclu toute négociation pour le retour de M. Morsi. "Il n'y a aucune négociations à ce sujet", a-t-il déclaré sous couvert de l'anonymat.

L'ambassadeur de l'Union européenne au Caire, James Moran, a quant à lui affirmé jeudi que "personne ne parle actuellement d'une quelconque médiation de l'UE ou de quelque partie extérieure" à l'Egypte. "Je pense qu'une telle médiation ne serait utile que si les parties concernées en jugent ainsi. Pour le moment nous n'en sommes pas là", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Si l'Egypte arrive à cette conclusion, il est possible qu'il y ait une forme de facilitation, mais cela reste du domaine de l'hypothèse", a-t-il ajouté.

Mme Ashton a demandé mercredi la remise en liberté de M. Morsi, détenu par l'armée. Mais elle a été vivement critiquée par le parti du président déchu pour ne pas avoir dénoncé explicitement son renversement comme étant un "coup d'Etat".

Mansour s'engage à "mener la bataille pour la sécurité jusqu'au bout"

Egypte/Adly MansourLe président égyptien par intérim, Adly Mansour, a assuré jeudi qu'il mènerait "la bataille pour la sécurité jusqu'au bout", à la veille de nouvelles manifestations des partisans du chef de l'Etat déchu Mohamed Morsi.

L'armée a pour sa part mis en garde les personnes comptant manifester vendredi quant à tout risque de dérive vers des violences. 

"Nous sommes à un moment décisif de l'histoire de l'Egypte, que certains veulent entraîner vers l'inconnu", a déclaré M. Adly lors d'une allocution télévisée. "Nous mènerons la bataille pour la sécurité jusqu'au bout. Nous préserverons la révolution", a-t-il promis, en référence à la révolte qui a renversé la prédecesseur de M. Morsi, Hosni Moubarak, en 2011.

M. Mansour, un juge de profession qui a prêté serment le 4 juillet, au lendemain de la destitution de M. Morsi par l'armée, a par ailleurs de nouveau tendu une main vers les Frères musulmans, dont est issu l'ex-président.

Mais il a aussi promis une "justice transitoire" sur fond d'appels à juger M. Morsi, qui est détenu par l'armée, et d'une vague d'arrestations de ses partisans.

La volonté "de justice et de réconciliation" des nouvelles autorités "concerne tout le monde", a ajouté M. Mansour qui a mis en oeuvre un plan de transition politique, et désigné un Premier ministre, Hazem Beblawi, dont le gouvernement provisoire a prêté serment mardi.

Les Frères musulmans ont refusé toute négociation avec M. Mansour et affirmé qu'ils poursuivraient leurs rassemblements réclamant le retour à la présidence de M. Morsi.

Ils ont appelé à de nouvelles manifestations vendredi, alors que les groupes anti-Morsi prévoyaient aussi de leur côté des rassemblements.