Selon le ministre de l’intérieur, les forces de sécurité ne sont "ni serviteurs ni suite" au service des députés.
Les voix des députés du 14 mars se sont élevées jeudi contre la décision du ministère de l'intérieur de retirer les éléments de sécurité supplémentaires chargés d’assurer leur protection.
Alors que le pays est au bord du gouffre, et que les commissariats sont semi-vides, les femmes de ces députés jouissent chacune d’une « brigade de serviteurs », qui ne sont autres que des éléments des forces de sécurité !
Avant même la publication du communiqué du ministère de l’intérieur sur cette décision, le député Nadim Gemayel s’est offusqué contre cette mesure, et a imputé la responsabilité de sa sureté au ministre de l’intérieur Marwan Charbel. D’autres députés du 14 mars ont réagi de la sorte.
Pourtant, le communiqué du ministère est clair : Il s’agit de retirer les éléments supplémentaires chargés de protéger certaines personnalités politiques, ce qui enfreint aux stipulations de la loi 2512 qui fixent les modalités de « la protection des personnalités » dans le pays.
La demande du ministère de l’intérieur survient suite aux complaintes de certains députés tripolitains au sujet du manque d’éléments des forces de sécurité à Tripoli. Vu que l’Etat n’est pas en mesure de recruter 5000 éléments nouveaux, le conseil de la sécurité centrale a pris la décision précitée.
Sachant que cette mesure ne se limite pas seulement aux députés mais comprend aussi des juges en fonction et à la retraite ainsi que des journalistes et des oulémas.
Selon Marwan Charbel, « la protection d’une personnalité quelconque nécessite plus de 50 éléments, des équipements et des voitures blindées estimés à un million de dollars, pour garantir 20% de sa sécurité. Les garde-corps ne constituent qu’un facteur de rassurance psychologique, et le Premier ministre martyr Rafic Hariri en est l’exemple ».
Et de poursuivre : « Un certain nombre de ces éléments de sécurité ne savent pas comment utiliser les revolvers ou bien ils ont oublié les principes de la protection des personnalités. Le ministre Pierre Gemayel et son ami ont été assassiné, alors que son garde-corps a jeté son fusil et a pris la fuite », rappelle-t-il.
A Jounieh (nord) par exemple, 16 éléments des forces de sécurité assurent la protection de la région, alors que le chef des Forces Libanaises Samir Geagea possède à lui seul 72 éléments militaires, sans compter les civils, qui assurent sa protection !
Quant à l’ancien Premier ministre Saad Hariri, 150 éléments sécuritaires sont à son service, alors qu’il n’a pas visité le Liban depuis plusieurs années !
Cette décision ne vise pas seulement les députés du 14 mars.
Les garde-corps de l’ancien directeur des forces de sécurité intérieure Ashraf Rifi ont été réduits à 16. De plus, le ministère avait informé le tribunal international pour le Liban qu’il allait retirer les éléments sécuritaires chargés de protéger ses juges quand ils ne sont pas au Liban, et ce, parce que l’Etat a besoin d’un nombre supplémentaire des FSI pour assurer la sécurité dans le pays.
source: al-Akhbar