Les forces de résistance palestinienne rejettent la reprise des négociations.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré samedi que la reprise des négociations avec les Palestiniens est dans l'intérêt "vital" d'Israël, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d'Etat américain John Kerry d'un accord dans ce sens.
"La reprise du processus de paix est dans l'intérêt stratégique d'Israël", a dit Netanyahu dans un communiqué. "Il est en soi important de tenter de mettre fin au conflit entre nous et les Palestiniens, et il est important en raison des défis auxquels nous sommes confrontés, en particulier l'Iran et la Syrie".
Pas d'Etat parrainé par l’Iran
Netanyahu a en outre affirmé qu'Israël voulait "empêcher (l'établissement d') un Etat binational (...) qui menacerait l'avenir de l'état juif, et l'établissement à l'intérieur de nos frontières d'un autre Etat terroriste parrainé par l'Iran."
"J'insisterai sur les exigences d'Israël sur le plan de la sécurité et ses intérêts vitaux", a dit Netanyahu.
Probable libération des quelques prisonniers
Plus tôt, des responsables israéliens avaient annoncé la prochaine libération de prisonniers palestiniens à la suite de l'accord dans un "geste de bonne volonté".
"Il y aura un nombre limité de libérations de prisonniers", a déclaré le ministre des Relations internationales, Youval Steinitz, soulignant que cette mesure bénéficierait à des Palestiniens détenus depuis avant les accords d'Oslo de 1993, une exigence du président palestinien Mahmoud Abbas.
Pas de gel de la colonisation
Le ministre Steinitz a néanmoins affirmé qu'aucun accord n'avait été conclu sur un gel de la colonisation ou une référence aux lignes de 1967, principales revendications palestiniennes.
Des ministres israéliens se sont également élevés dimanche contre tout ralentissement de la colonisation.
"La colonisation est forte et en pleine croissance", a souligné à la radio le ministre des Transports Israël Katz, membre du parti Likoud de Netanyahu.
"Il ne faut pas qu'il y ait un gel" de la colonisation. "Cela serait immoral, non-juif et inhumain de paralyser les vies des gens", a-t-il prétendu.
Pas d’adhésion palestinienne à des organisations internationales
De leur côté, les dirigeants palestiniens se sont engagés à "négocier sérieusement" au moins neuf mois, pendant lesquels ils continueraient à s'abstenir de toute démarche d'adhésion à des organisations internationales, y compris aux instances judiciaires habilitées à poursuivre « Israël », a affirmé M. Steinitz.
Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry a annoncé à Amman un accord "qui établit la base d'une reprise des négociations", sans plus de détails, renvoyant à des discussions la semaine prochaine à Washington avec le négociateur palestinien Saëb Erakat et la ministre israélienne en charge de ce dossier Tzipi Livni.
Les forces de résistance rejettent la reprise des négociations
La présidence palestinienne a salué l'accord annoncé par M. Kerry avec circonspection, prévenant qu'il "restait des détails spécifiques à régler".
A Gaza, le Hamas a rejeté "la reprise des négociations", réaffirmant que "M. Abbas n'a aucune légitimité pour négocier au nom du peuple palestinien sur des questions fondamentales".
"Les négociations ont échoué à réaliser les ambitions du peuple palestinien et ne seront qu'une couverture pour renforcer la colonisation, la judaïsation et la perte des droits et les principes nationaux. Ces négociations ne font pas l’objet d’un consensus national et sont contre la volonté du peuple palestinien", poursuit le Hamas.
D'autres mouvements palestiniens notamment le Jihad et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont rejeté ces négociations.
"Retourner aux négociations hors du cadre de l'ONU et de leurs résolutions reviendrait à un suicide politique", a prévenu le FPLP.
"L'expérience de vingt ans de négociations suffit pour prouver que c'était une erreur de signer les accords d'Oslo avant un arrêt de la colonisation, le nombre de colons dans les territoires occupés étant passé depuis de 150.000 à 600.000", relève le mouvement du député indépendant Moustapha Barghouthi.