24-11-2024 08:19 PM Jerusalem Timing

Istanbul: Un jugement sème le doute sur l’avenir du parc Gezi

Istanbul: Un jugement sème le doute sur
l’avenir du parc Gezi

Sur le plan du droit, on ne peut pas même planter un clou au parc Gezi

 

  

Un tribunal a annulé lundi la suspension des travaux
d'aménagement du parc Gezi à Istanbul, à l'origine de la fronde
antigouvernementale qui a agité la Turquie en juin, créant des incertitudes sur
l'avenir de l'espace vert.

   Le tribunal
administratif régional a annulé en appel la décision prise le 31 mai par la 6e
cour administrative d'Istanbul de suspendre les travaux dans l'attente d'un
jugement sur le fond concernant l'autorisation donnée au projet par le Haut
conseil de protection des biens culturels et naturels, a rapporté l'agence de
presse Dogan.

   La reprise des
travaux était cependant incertaine, une autre cour administrative stambouliote,
la 1ère, ayant prononcé en juin dans une procédure séparée l'annulation du plan
directeur du projet, au motif que  la
population locale n'avait pas été consultée.

   "Il n'y
aura pas d'implication: Pour construire dans ce secteur il faut un plan
directeur et celui ci a été annulé. Sur le plan du droit, on ne peut pas même
planter un clou au parc Gezi", a commenté Me Can Atalay, du collectif d'opposants
au projet d'aménagement, cité par le site d'information Bianet.

   Le 31 mai, la
police turque était violemment intervenue pour évacuer quelques centaines de
militants écologistes du parc Gezi qui s'opposaient à l'arrachage de ses 600
arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement de la place Taksim, voisine du
parc.

   Ce projet,
défendu par le chef du gouvernement islamo-conservateur et ancien maire
d'Istanbul, Recep Tayyip Erdogan, prévoit la reconstruction d'une ancienne
caserne ottomane à la place du parc et la construction de tunnels, aujourd'hui
presque achevés, pour rendre la place piétonne.

   La violence de
cette intervention avait suscité la colère de nombreux Turcs et transformé le
mouvement de défense du parc Gezi en vaste contestation politique contre le
gouvernement au pouvoir depuis 2002.

   Selon des
estimations de la police, quelque 2,5 millions de personnes sont descendues
dans la rue de près de 80 villes pendant trois semaines pour exiger la
démission d’Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser"
la société turque.

   Les heurts ont
fait cinq morts et plus de 8.000 blessés, selon l'Union des médecins.

  Erdogan a annoncé le 14 juin que son
gouvernement respecterait la décision finale de la justice dans ce dossier.