Les combats entre les forces gouvernementales et divers groupes insurrectionnels musulmans ont fait des dizaines de milliers de morts depuis les années 1970.
Les Philippines, archipel de 90 millions d'habitants à forte majorité catholique, ont annoncé mardi l'interdiction par décret du port du voile en classe aux enseignantes musulmanes.
Ce décret ne s'applique pas aux écolières qui pourront rester voilées pendant les cours et porter lors des seances de sport une "tenue appropriée" au respect de leur foi.
Les enseignantes musulmanes peuvent porter leur voile en dehors de la classe mais doivent se découvrir pendant les leçons.
Cette mesure permet "une bonne identification des enseignantes par leurs élèves et renforce ainsi la relation enseignant-élève", assure le texte.
Il ajoute que l'absence de voile garantit un meilleur apprentissage du langage car celui-ci s'opère en partie grâce à la "lecture sur les lèvres".
Le Bureau des affaires islamiques a dit valider le décret du ministère de l'Education tout en admettant ne pas en avoir reçu copie.
Selon Roque Morales, conseiller de cette institution publique, le port du voile est très répandu dans le sud des Philippines où vivent la majorité des musulmans de l'archipel.
"On le voit quasiment partout", a-t-il dit . Ses services n'ont pour l'heure reçu aucune plainte des enseignantes concernées.
Les musulmans représentant environ 15% de la population philippine.
Les combats entre les forces gouvernementales et divers groupes insurrectionnels musulmans ont fait des dizaines de milliers de morts depuis les années 1970.
Manille a ouvert des négociations avec l'un de ces groupes les plus importants et les plus actifs, le Front moro islamique de libération (MILF).
Ils sont tout récemment convenus des modalités de répartition des revenus de l'impôt et de l'exploitation des ressources naturelles dans ce qui devrait devenir une région semi-autonome.