Un membre du CNT critique les frappes de l’Otan, qu’il souhaite plus efficaces, et plus concentrées". Pour lui, c’est la France qui, contribue le plus aux opérations de l’Alliance atlantique en Libye.
Le président du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil, a expliqué, mercredi, sur France 24 que la rébellion avait obtenu des armes soit en les achetant avec de "l'argent libyen" soit en les recevant de "certains amis", sans les identifier. Mais, a-t-il souligné, "elles ne sont pas suffisantes".
"Plus (Kadhafi) reste, plus le sang sera versé", a-t-il déclaré, ajoutant que la rébellion attend "des frappes importantes de la part de la coalition".
Le CNT demande aux Occidentaux la protection des civils "par n'importe quel moyen", sans réclamer "expressément" l'envoi de troupes de l'Otan au sol, a
précisé Abdeljalil.
Mais Ali Essaoui, chargé des relations internationales au sein du CNT, a critiqué mercredi soir à Paris les frappes de l'Otan, qu'il souhaite "plus efficaces", "plus performantes", "plus concentrées". Pour lui, c'est la France qui, aujourd'hui, contribue le plus aux opérations de l'Alliance atlantique en Libye.
Les Etats-Unis excluent l’envoi des conseillers militaires
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelatif Laabidi, a déploré l'envoi de conseillers militaires français, britannique et italiens à l’est du pays, affirmant qu'une telle initiative "prolongerait" le conflit.
En revanche, le président Barack Obama "soutient" la décision des alliés d'envoyer des conseillers militaires et "pense qu'elle va aider l'opposition", a indiqué la Maison Blanche, en précisant que Washington n'entendait pas non plus déployer de troupes au sol.
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a explicitement exclu que les Etats-Unis envoient des conseillers militaires en Libye.
Dans une lettre envoyée au Congrès, Obama a dit vouloir fournir pour 25 millions de dollars d'équipements "non-létaux" aux rebelles, sous forme par exemple de médicaments, de gilets pare-balles ou de radios.
Sept civils tués dans des raids de l’Otan
Sur le terrain, sept civils ont été tués et 18 autres blessés, dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de nouveaux raids de l'Otan sur la région de Khellat Al-Ferjan, au
sud-ouest de Tripoli, a annoncé l'agence officielle libyenne Jana.
Des journalistes de l'AFP à Tripoli ont entendu trois explosions lointaines vers 23H00 GMT, en provenance de la région.
"Une source militaire a annoncé que sept personnes ont été tuées parmi les civils et 18 autres blessées par le raid de l'agresseur colonialiste croisé qui a visé ce soir la région de Khellat Al-Ferjan", a rapporté l'agence.
Par ailleurs, deux photographes britannique et américain ont été tués dans l'après-midi à Misrata (ouest) par un tir de mortier. Deux autres journalistes ont été blessés.
Un tir de mortier a également touché à la mi-journée deux médecins ukrainiens, tuant l'homme et blessant grièvement sa consoeur, selon des sources
médicales à Misrata, assiégée depuis près de deux mois par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi.