Al-Qaïda revendique l’attaque contre deux prisons en Irak.
Les autorités irakiennes recherchaient activement mardi les centaines de prisonniers, dont certains hauts responsables d'Al-Qaïda, libérés la veille lors d'attaques contre deux prisons revendiquées par le réseau extrémiste.
Un groupe lié à Al-Qaïda, l'Etat islamique en Irak et au Levant, a affirmé mardi avoir mené ces attaques, indiquant dans un communiqué diffusé sur internet que "plus de 500 Moujahidines ont été libérés" lors de cette opération "planifiée depuis des mois".
"De hauts responsables d'Al-Qaïda font partie de ceux qui se sont évadés et l'opération (des groupes armés) a été montée dans ce but précis", a déclaré un haut-responsable de la sécurité irakienne, ajoutant qu'ils étaient activement recherchés.
"Selon nos premières informations, des émeutes ont d'abord éclaté dans les prisons puis des détenus ont pris des armes aux gardes et donné le signal aux groupes armés qui attendaient à l'extérieur" pour passer à l'attaque, a ajouté le haut-responsable.
De son côté, le ministère de l'Intérieur a indiqué que les attaques concertées avaient débuté à la nuit tombée dimanche soir par une pluie d'obus de mortiers tirés sur les prisons de Taji, au nord de Bagdad, et Abou Ghraib, dans l'ouest de la capitale.
Les assaillants ont ensuite donné l'assaut aux prisons à l'aide de voitures piégées et de kamikazes portant des ceintures d'explosifs, selon le ministère.
"La plupart des détenus qui se sont évadés d'Abou Ghraib sont des hauts responsables d'Al-Qaïda qui ont été condamnés à mort", a déclaré Hakim al-Zamili, un membre de la commission de Sécurité et de Défense au Parlement.
"Ces terroristes vont chercher à gagner la Syrie pour rejoindre leur organisation avant de revenir en Irak pour se livrer à de nouveaux attentats", a estimé M. Zamili.
Le porte-parole du ministère de la Justice, Wassam al-Fraiji, s'est refusé à préciser combien de prisonniers s'étaient évadés, mais a affirmé mardi matin que 108 avaient été repris.
Selon les autorités, une vingtaine de membres des forces de sécurité et une vingtaine de prisonniers ont été tués pendant les accrochages qui ont duré près de 10 heures.
Le ministère de la Justice avait affirmé lundi que "des gardes ont
collaboré avec les gangs terroristes", sans donner plus de précisions.
Un cordon de sécurité a été mis en place tout autour des prisons où des renforts ont été déployés, et un couvre-feu complet a été décrété dans les quartiers limitrophes pour faciliter la recherche des prisonniers, a indiqué mardi M. Fraiji.