La Sûreté générale va examiner si ceux qui se présentent à la frontière viennent d’une région sinistrée ou non.
Le gouvernement libanais a décidé mardi de prendre des mesures plus strictes pour l'entrée des Syriens au Liban, afin d'interdire la mendicité et ce qu'il considère comme une "concurrence déloyale" pratiquées par ces réfugiés.
"Des mesures vont être prises à la frontière pour vérifier les critères selon lesquels les Syriens peuvent entrer au Liban", a déclaré le ministre des Affaires sociales Waël Abou Faour à l'issue d'une réunion sous la présidence du Premier ministre démissionnaire Najib Mikati.
« Les Syriens sont les bienvenus chez nous jusqu'à ce que le drame se termine dans leur pays mais notre devoir c'est de protéger les citoyens libanais", a-t-il dit.
Avec près de 600.000 réfugiés pour une population de 4 millions d'habitants, le Liban est le pays accueillant le plus de réfugiés syriens.
Interrogé par l'AFP, le ministre de l'économie Nicolas Nahas a indiqué: "Il y a un flux non motivé du point de vue humanitaire. La Sûreté générale va donc examiner si ceux qui se présentent à la frontière viennent d'une région sinistrée avant de les considérer comme des réfugiés et sinon ils seront admis comme simple visiteur".
"Tout réfugié qui fuit les tueries, la faim et la destruction est le bienvenu mais il faut respecter les lois libanaises", a expliqué Abou Faour.
Selon le ministre, "une cellule de sécurité a recensé dans six villages seulement de la plaine de la Bekaa (dans l'est du pays où se trouve une grande partie des réfugiés) 377 activités économiques illégales".
Il a précisé à l'AFP que les réfugiés syriens "ont le droit de travailler pour gagner leur vie sur les chantiers et dans différents domaines mais pas dans le commerce et les affaires nécessitant un permis légal".
Ces permis, qui concernent notamment les restaurants, ne sont délivrés qu'aux ressortissants libanais, a-t-il ajouté.
"Un restaurant libanais a dû fermer ses portes quand un restaurant syrien a ouvert à côté de lui. Il en va de même pour les boulangeries", a-t-il souligné.
Aussi, a annoncé Abou Faour, "afin d'éviter la montée des tensions libano-syriennes, qui existent déjà, des équipes des ministères de l'économie, de l'Intérieur et des municipalités, vont commencer à supprimer ces activités illégales dans cette région à partir de lundi prochain, puis comptent se déplacer dans d'autres régions".
Concernant la mendicité, il a indiqué qu'il avait été "décidé de demander (à la police) de supprimer ce phénomène dans les rues". "Les services de sécurité vont intervenir aussi pour lutter contre les mafias qui font travailler les mendiants", a-t-il ajouté.
Beaucoup de réfugiés vivent dans le dénuement complet et un grand nombre dorment dans la rue faute de pouvoir se payer un logement. Les organisations internationales sont débordées et n'ont pas obtenu les fonds nécessaires pour subvenir à leurs besoins.
Un récent sondage montre que 54% des Libanais estiment que leur pays devrait fermer ses portes aux réfugiés. En outre, 82% les accusent de prendre les emplois des Libanais, 61% ne se sentent "pas à l'aise" avec des voisins syriens et 67% seraient incommodés de partager leur repas avec eux.