24-11-2024 09:05 PM Jerusalem Timing

Les kurdes menacent la Turquie d’une révolution

Les kurdes menacent la Turquie d’une révolution

Et appellent la Turquie à cesser son soutien au front annosra

  

Le chercheur et expert turc dans les affaires du terrorisme Dogu Arguil a mis en garde contre toute intervention militaire turque en Syrie.

« Toute intervention turque contre la Syrie provoquera une révolution kurde contre la Turquie, ce qui sabotera un règlement de la question kurde dans le pays. Le fait que la Turquie ait soutenu le front annosra contre les combattants kurdes a provoqué des manifestations dans la région de Jazra. Les Kurdes ont trouvé une grande opportunité en Syrie, et la Turquie voit cette opportunité comme une menace. Si les liens n’étaient pas étroits entre le parti de l’union démocratique et le parti des travailleurs du Kurdistan, la réaction de la Turquie n’aurait pas été de cette ampleur », a-t-il dit.

Et de qualifier de « mauvais » le soutien turc au front annosra affilié à alQaida. « Les menaces d’intervention de la Turquie au cas où les kurdes proclament une région autonome en Syrie auront des répercussions négatives. Et si la Turquie essaie d’interdire une région pareille, les kurdes de la Turquie recourront à la désobéissance et à la révolte », a averti ce chercheur turc, qui participait à une importante réunion regroupant des kurdes de Syrie, Turquie, Irak et Iran à Erbil (nord de l’Irak).

Pour sa part, le vice-président du parti de l’opposition turque « parti du peuple républicain », Farouk Oglu a appelé le ministre turc des affaires étrangères Ahmad Davutoglu à changer de politique envers la Syrie ou à démissionner. « Afin de mettre la Turquie à l’abri des répercussions négatives des développements en Syrie, le ministre Oglu doit démissionner ou bien changer toutes les politiques sur la Syrie. Les événements au nord de la Syrie sont le résultat de la politique suivie par le parti de justice et développement contre ce pays », a-t-il dit.

Farouk Oglu a mis en doute le comportement turc face à ce qui se passe sur le terrain, émettant des craintes quant à une possible intervention officielle turque en Syrie. Commentant les propos du Premier ministre Recep Tayib Erdogan selon lesquels « sa patience a des limites », Oglu a dit que cette position n’a aucune valeur parce que les Turcs ont pris l’habitude ces deux dernières années d’entendre des déclarations pareilles.

« La propagation des conflits syriens en Turquie est une question de temps », a estimé ce chef de l’opposition, précisant que l’appel de Davutoglu à une intervention du Conseil de sécurité de l’ONU est une preuve sur l’incapacité et la faiblesse officielle turque, parce que tout le monde sait que ce conseil ne se mobilisera pas.

« Les frontières syro-turques sont actuellement fictives, elles sont devenues une voie libre pour le passage des organisations terroristes et des contrebandiers. Ces frontières sont hors du contrôle de la Turquie », a-t-il encore déploré.
Et de demander : « Est-il vrai que les groupes armés kurdes en Syrie ont détenu des membres de renseignements turcs ? Est-ce que la Turquie coopère avec les Kurdes ? La Turquie et alQaida vont-ils s’allier pour empêcher la mise en place d’un Etat kurde autonome au nord de la Syrie ? La Turquie doit désormais choisir entre le front annosra et l’union démocratique kurde. Est-ce logique ? La Turquie est devenue un pays qui dialogue avec toutes les organisations terroristes et peut-être elle tiendrait des conférences de presse conjointes avec elles dans l’avenir ! »

 De son côté, l’un des membres du comité des sages pour le règlement de la question kurde, le président de l’association des droits de l’homme, Ozturk Turk Dogan a critiqué le soutien turc au front annosra, le qualifiant de « contraire aux conventions internationales, et appelant le gouvernement à revenir à la raison ». Il a qualifié la politique turque envers la Syrie d’erronée.

Le congrès du « conseil national kurde » s’est tenu au palais présidentiel à Erbil. Cent délégués représentant 39 partis kurdes de Syrie, de la Turquie, de l’Iran et de l’Irak y ont pris part. A l’initiative   d’Abdallah Ocelan et à l’appel du président du Kurdistan Massoud Barazani, ce congrès survient à l’ombre de multiples appels à établir une zone autonome kurde en Syrie et les défis que pose une telle proposition sur les équilibres régionaux. 

Source assafir, par Mohammad Noureddine