Pour le général Aoun, "nous aurions souhaité que l’UE nous soutienne dans notre droit à récupérer notre territoire". Sécurité renforcée autour des postes de la Finul.
La décision de l’Union européenne d’inscrire l’«aile militaire» du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes reste au centre de l’actualité politique et continue de susciter des réactions d’indignation et de rejet.
Le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, a déclaré que «le gouvernement libanais rejette la décision adoptée par l’Union européenne.» Il a promis que le cabinet oeuvrera «en vue de l’annulation de cette décision en effectuant sans cesse des contacts avec les pays de l’Union».
Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a pour sa part souhaité que «l’Union européenne révise sa décision». Il a estimé que «cette mesure ne peut guère servir les objectifs affichés par l’Union, notamment celui de soutenir le Liban pour surmonter les difficultés de sa situation politique intérieure». «Cette décision ne sert pas non plus la volonté libano-européenne de lutter contre le terrorisme dans la région et le monde, a affirmé M. Salam. Le Liban traverse une période délicate. La nature de la décision européenne, son application et ses éventuelles répercussions sur le Liban et les Libanais sont assez vagues. Elle ne pourra pas contribuer à coordonner les efforts déployés par le président de la République en vue de relancer le dialogue national et d’immuniser le pays aux niveaux sécuritaire et politique», a ajouté M. Salam.
De son côté, le leader du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a déclaré que la décision de l’UE «est en contradiction avec la Charte des Nations unies qui prévoit le droit des peuples à libérer leur territoire et le droit légitime à l’autodéfense». «Nous aurions souhaité que l’UE nous soutienne dans notre droit à récupérer notre territoire, qu’elle soutienne également les Palestiniens dans leur droit de retour, et non qu’elle accuse la résistance de terrorisme en se fondant sur des allégations mensongères», a-t-il dit, précisant que l’Argentine «a démenti l’implication du Hezbollah» dans l’attentat qui s’est produit sur son territoire, et que le ministre bulgare des Affaires étrangères avait relevé que le rôle du Hezbollah dans l’attentat de Bourgas n’est pas prouvé.
Sécurité renforcée autour des postes de la Finul
Sur le terrain, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a pris des mesures préventives dans ses zones d'opération au sud de la rivière Litani, à la suite de la décision de l'Union européenne contre le Hezbollah.
L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) précise que la sécurité a été renforcée autour des postes de la Finul, et que le nombre de patrouille a été réduit, à l’exception des sorties effectuées conjointement avec l’Armée libanaise.