26-11-2024 02:22 PM Jerusalem Timing

Moussaoui à Eichhorst:"Votre décision européenne aura des conséquences"

Moussaoui à Eichhorst:

Cette mesure complète celles prises par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui a également qualifié le Hezbollah de «terroriste».


  
Le Hezbollah n'a pas mâché ses mots jeudi devant l'ambassadrice de l'Union Européenne au Liban en qualifiant d'insulte la décision des ministres européens d'inscrire sa branche armée sur la liste des organisations terroristes.

   "Le Hezbollah considère que cette décision est une insulte parce qu'elle fait l'amalgame entre résistance et terrorisme", a déclaré Ammar Moussaoui, responsable des relations internationales au Hezbollah, à l'occasion d'une rencontre avec Angelina Eichhorst, dans la banlieue sud de Beyrouth.

 "Vous ne pouvez pas condamner d'une main puis tendre l'autre pour serrer la nôtre", a lancé Ammar Moussaoui à l'issue de la réunion qui s'est tenue dans ses bureaux.

   Cette décision ne changera rien "aux actions et à la politique du Hezbollah" et aura "des conséquences", a-t-il dit sans préciser lesquelles.
Eichhorst a justifié cette décision par l'attentat de Bourgas, faisant référence à l'explosion d'une bombe dans l'aéroport de cette ville bulgare le 18 juillet 2012. Les autorités bulgares soupçonnent, sans avoir de preuves, le Hezbollah d'être responsable de cet attentat qui a fait six morts et dont l'auteur, décédé dans l'explosion, reste inconnu.

   Angelina Eichhorst a déclaré que les ministres des Affaires étrangères européens avaient "décidé d'envoyer un message politique" à la branche armée du Hezbollah.

   Elle a également assuré que cette décision n'entraverait pas "la collaboration de l'Union Européenne avec tous les partis politiques au Liban et n'affecterait pas son aide au Liban".

Dans une interview au quotidien libanais Assafir, la responsable européenne a expliqué que la branche militaire du Hezbollah comprend « le conseil djihadiste » et « la commission de la sécurité extérieure », précisant que la communauté chiite n’est pas visée par la décision européenne, tout comme la branche politique du Hezbollah.

Et de poursuivre : « Cette décision n’affecte pas l’octroi de visas aux membres du Hezbollah pour entrer en Europe, et la participation du Hezbollah à tout prochain gouvernement ne sera pas entravée par les pays européens ».

Au sujet de l’enquête en cours sur l’attentat de Burgas, Eichhorst a prétendu que « les preuves démontrant l’implication du Hezbollah dans cet attentat ne sont pas du tout minces ». « Nous ne pouvons pas mettre au même pied d’égalité le terrorisme et le droit à se défendre contre l’occupation », a-t-elle encore dit.

La décision de l’UE contre le Hezbollah complète celle du CCG

Une importante personnalité diplomatique, qui a longtemps traité avec l’Union européenne (UE), assure que la décision des 28 de placer l’aile militaire du Hezbollah sur la liste noire a fait l’objet d’un examen minutieux avant d’être adoptée. Elle complète les mesures prises par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui a également qualifié le Hezbollah de «terroriste» à cause de son implication dans la guerre en Syrie aux côtés du régime.

La décision européenne vise en fait à resserrer l’étau autour du Hezbollah après que la couverture arabe, notamment celle des pays du Golfe, lui eut été retirée.
Il s’agit d’une tentative sérieuse d’encercler financièrement le Hezbollah, et avec lui le Liban.

Pour Nabih Berry, la décision de l’UE complique la situation au Liban

Lors de leur dernière rencontre, le président du Parlement, Nabih Berry, a demandé à la chef de la Délégation de l’Union européenne, Angelina Eichhorst, sur quelles preuves s’est basée l’Union pour prendre sa décision contre le Hezbollah. « Y’a-t-il un jugement émis par un tribunal contre le Hezbollah qui puisse justifier une telle mesure», s’est-il interrogé, précisant que le ministre bulgare des Affaires étrangères, qui lui a rendu visite, l’a personnellement informé que son pays ne possédait pas des données suffisantes prouvant l’implication du Hezbollah dans l’attentat de Bourgas.

Et Berry de poursuivre: «La décision européenne complique les problèmes politiques que nous nous efforçons de régler. Il y a d’abord le problème du Parlement, qui ne se réunit plus à cause de l’opposition de certains partis; celui du nouveau gouvernement, que nous ne parvenons pas à former et que nous tentons de régler d’une manière qui conviendrait à toutes les parties; troisièmement, il y a le problème du commandement de l’armée, menacé de vacance, et nous y travaillons pour trouver les issues adéquates afin d’ éviter le vide; quatrièmement, il y a le dialogue auquel a appelé le président de la République, et que le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appuyé».

S’adressant à Eichhorst, Berry a ajouté: «Votre décision contre le Hezbollah vise tous ces éléments, qui, s’ils sont convenablement traités, sont susceptibles de sauvegarder le Liban et de le sortir de sa crise. Cette mesure est venue étouffer le pays. Demandez à vos fils de la Finul, ils vous diront que le Liban-Sud est la région la plus sûre du pays. Si l’Europe est sortie de ses gonds, nous autres nous n’en ferons pas de même en réaction à cette décision. Nous la combattrons par tous les moyens politiques».

 

 

La Bulgarie publie deux photos des auteurs présumés:

Milad FarahLe ministère de l’intérieur bulgare a publié jeudi deux images de soi-disant auteurs présumés de l’attentat de Burgas le 18 juillet 2012. Le premier s’appelle Milad Farah (32 ans), il est connu pour Hussein Hussein et est un citoyen australien, alors que le deuxième s’appelle Hassan Hajj Hassan (25 ans), un citoyen canadien.

Selon les allégations du ministère de l’intérieur bulgare, les deux personnes avaient résidé dans des hôtels et loué des voitures avec de fausses identités sous les noms de Brian Jimson, Jacques Martin et Ralf Rico.

Hassan Hajj HassanLe 5 février dernier, la Bulgarie a révélé la nationalité des deux auteurs présumés sans dévoiler leurs identités. Elle avait alors dit qu’il s’agit d’un Australien et d’un Canadien résidant au Liban et sont soupçonnés d’avoir des liens avec le Hezbollah. Ils sont accusés de complicité dans l’attentat qui avait fait 6 morts (cinq Israéliens et leur chauffeur bulgare) et près de trente blessés devant l’aéroport de Burgas.

source: mediaramalb