La décision de l’Union européenne d’inscrire l’aile militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes a compliqué davantage la tâche de Salam.
Le président du Parlement, Nabih Berry, remarque qu’à chaque fois qu’il propose une issue aux multiples crises auxquelles le Liban est confronté, le Courant du futur (CDF) s’emploie à se dresser au travers de son chemin et à douter de ses intentions.
Lorsqu’il a annoncé le «divorce à l’amiable» entre les composantes du 8-Mars dans le dossier de la formation du gouvernement, les forces du 14-Mars, plus particulièrement le CDF, n’ont pas été convaincues du sérieux de ses propos.
Berry affirme que beaucoup ne l’ont pas cru, à l’exception du chef du bloc du changement et de la réforme, le général Michel Aoun, qui a minutieusement étudié la question et ses conséquences, ainsi que le Hezbollah.
La dernière initiative de Berry a constitué le «plat politique principal» lors des rencontres des ténors du Courant du futur à Jedda et à la Maison du centre à Beyrouth, notamment son appel à Saad Hariri à rentrer et à présider le prochain gouvernement en remplacement à Tammam Salam, qui ne parvient pas à surmonter les écueils et les obstacles dressés sur son chemin.
La décision de l’Union européenne d’inscrire l’aile militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes a compliqué davantage la tâche de Salam. Comment intégrer le Hezbollah au gouvernement, surtout que le 14-Mars refuse de siéger avec lui au sein d’un même cabinet, du moins jusqu’à présent?
Berry n’a pas lancé son appel pour saboter la tâche de Salam ni pour lui adresser un message négatif.
Le dernier communiqué du CDF complique la mission du Premier ministre désigné plus que ne le fait l’initiative du chef du Législatif.
En fait, Berry n’a pas d’inconvénient à ce que Hariri préside le prochain gouvernement, après qu’il ait eu vent qu’en cas de désistement de Salam, certains noms sont avancés pour le remplacer.
Mais le président du Parlement a appelé le chef du CDF à rentrer à Beyrouth pour présider le gouvernement, car, à ses yeux, il est préférable de traiter avec la source plutôt qu’avec les ruisseaux.
Tammam Salam veut former un cabinet «politique neutre»
Les sources proches du Premier ministre désigné, Tammam Salam, ont indiqué que la formation d’un gouvernement politique neutre, c’est-à-dire ne comportant pas des ministres partisans ou des noms susceptibles d’être perçus comme une provocation, est l’une des options envisagées, après l’échec de toutes les formules qu’il propose depuis trois mois et demi, et après le blocage politique.
Tout en précisant que cette tendance est actuellement à l’étude, les sources indiquent qu’aucune décision définitive n’a encore été prise à ce sujet, tandis qu’en parallèle, les démarches se poursuivent pour assurer le plus large consensus autour du prochain gouvernement.
Les milieux du Premier ministre désigné soulignent qu’il n’est pas possible de connaitre à l’avance les intentions du Hezbollah ou de prédire les conséquences de la décision de l’Union européenne de l’inscrire sur sa liste noire.
Dans tous les cas, le Hezbollah n’a pas encore abandonné sa revendication d’être représenté au gouvernement et il réitère son appel pour que les différentes forces soient représentées au cabinet conformément à leur poids au Parlement.
source: mediaramalb