Un haut responsable de sécurité dément toute utilisation par les forces de l’ordre de tout autre moyen que les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Trente-sept cadavres étaient alignés samedi matin dans la morgue improvisée d'un hôpital de campagne tenu par les islamistes partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire, a constaté un journaliste de l'AFP.
Il s'agit de personnes ayant été tuées par des tirs à balles réelles, lors d'affrontements avec la police aux premières heures samedi, selon des sources médicales sur place, précisant que d'autres corps ont été acheminés vers d'autres établissements.
Des heurts ont éclaté à l'aube entre manifestants et policiers qui ont échangé jets de pierres et tirs de gaz lacrymogènes, a indiqué Mena, ajoutant que des tirs de chevrotine d'origine inconnue ont été entendus.
Un haut responsable des Frères musulmans, Mourad Mohamed Ali, a cité dans une déclaration à l'AFP un bilan de "23 morts à balles réelles et au moins 600 blessés".
Une vidéo diffusée par les partisans de Morsi montre un groupe d'hommes, majoritairement habillés en civil, s'affrontant à coups de pierres avec des personnes hors du champ de la caméra. Parmi les hommes filmés figurent deux en uniforme de police, dont l'un tire à plusieurs reprises en direction de l'origine des jets de pierres.
Un haut responsable de sécurité cité par l'agence Mena dément toute utilisation par les forces de l'ordre de tout autre moyen que les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Huit policiers ont été blessés, essuyant des jets de pierres et des tirs de chevrotine, selon la même source.
Ces affrontements se sont produits après une journée de manifestations rivales massives vendredi à l'appel des partisans et adversaires de Morsi, au cours desquelles sept personnes ont été tuées à Alexandrie (nord).
Les forces armées égyptiennes doivent également faire face à une rébellion dans la péninsule du Sinaï, où des hommes armés ont tué un civil et blessé cinq soldats vendredi.
Le ministre égyptien de l'Intérieur Mohammed Ibrahim a annoncé qu'il sera mis un terme aux manifestations des partisans du président déchu Mohamed Morsi "dans le cadre de la loi", dans un entretien télévisé samedi matin.
La justice a par ailleurs ordonné la mise en détention préventive de Morsi, déjà gardé au secret par l'armée depuis sa chute le 3 juillet, pour complicité présumée avec des opérations meurtrières contre les forces de sécurité lors de la révolte contre le président Hosni Moubarak en 2011, imputées au Hamas palestinien.
La décision a été dénoncée comme un "mauvais message au mauvais moment" dans un communiqué de ses partisans, qui réclament son retour au pouvoir.