Il s’est demandé:"Tout le monde complote-t-il contre le Hezbollah?"
La décision européenne d’inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations
terroristes continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois,
c’est au tour du président du parti des phalanges libanaises (Kataëb) Amine Gemayel de commenter la mesure européenne.
Selon lui, cette décision est
« ambiguë, ses répercussions sont dangereuses et ne peut être
effectivement appliquée ». Révélant la teneur de sa réunion avec
l’ambassadeur italien au Liban, Gemayel lui a dit que « l’Europe est en
train de provoquer une grande confusion sur la scène libanaise et ceci aura un
impact négatif sur tous les plans, surtout en ce qui concerne la formation du
gouvernement ». Dans une interview sur une radio libanaise, Gemayel a
considéré que la décision européenne « sanctionne des fantômes, parce que
la branche militaire du Hezbollah est un fantôme et les éléments du Hezbollah
qui font de telles opérations agissent en catimini et en équipe
discrète ».
Et d’ajouter : « Nous subissons des frappes
successives. Tout le monde complote-t-il contre le Hezbollah ? Il laisse
des empreintes en Thaïlande, en Argentine, au Chypre, en Egypte, et en Syrie.
S’il est vraiment impliqué dans des actes terroristes dans ces pays, il devra
tirer les leçons et assumer les responsabilités ».
Pour sa part, le chef du parti du Futur Fouad Siniora a
dit lors de sa visite à l’hôpital Hammoud à Saida : « Personne
de nous ne souhaitait voir ce qui s’est passé, mais tout a été fait à cause de
l’implication de la branche militaire du Hezbollah dans les autres pays et ceci
est vrai. Il ne s’agit pas seulement de l’attentat de Burgas, mais il semble
que d’autres opérations aient été exécutées ailleurs ».
Représentant le chef des Forces Libanaises Samir Geagea
dans un dîner au nord Liban, le député Antoine Zahra a accusé le Hezbollah
d’exécuter un projet non libanais. « Ni ses ordres, ni ses armes, ni ses
aspirations ne sont libanais. Seuls ses éléments sont nés au Liban. Avant qu’il
nous restitue l’Etat et la patrie, nous ne faisons pas partie du Hezbollah, et
le Hezbollah ne fait pas partie de nous », a-t-il affirmé.
Pour le ministre de la santé Ali Hassan Khalil (mouvement
Amal), « cette affaire ne concerne pas une partie des Libanais mais elle
vise tout le Liban. A nos yeux, la décision européenne ne sert que l’ennemi
sioniste ».
Le mufti du Mont Liban, Mohammad Al Jouzo a souligné que
« les pays européens ont pris du temps pour afficher leur position sur le
Hezbollah et sa nature terroriste. Le Hezbollah n’est pas seulement terroriste,
mais il est aussi un facteur dangereux pour la division entre les
musulmans ».