Des sources averties estiment que ces provocations contre Osbat al-Ansar visent à entrainer ce mouvement dans des combats internes...

Les organisations palestiniennes se sont employées à suivre les détails des tentatives d’assassinats de militants islamistes appartenant au groupe de Bilal Badr dans le camp d’Aïn el-Héloué, après les révélations d’un suspect qui a avoué avoir été recruté pour commettre des meurtres. Des sources palestiniennes inscrivent ces incidents dans le cadre d’anciens différends entre ce groupe et le mouvement Fatah, qui remontent à l’assassinat d’un partisan de Badr de la famille Saadi, et qui avait provoqué de violents affrontements armés entre les deux parties. Il y a deux jours, un homme portant un pistolet a été arrêté. Il est suspecté d’avoir voulu tuer un proche de Badr.

Des sources palestiniennes établissent le lien entre les informations sur ces prétendues tentatives d’assassinat et les activités de l’ancien chanteur Fadel Chaker dans la région de Taamir, à l’Intérieur du camp. Il est pratiquement certain que l’adjoint de cheikh Ahmad al-Assir est réfugié dans ce quartier, où il aurait été aperçu à plusieurs reprises, alors que les informations sur la présence d’Assir à Taamir ne sont pas confirmées.

Chaker serait sous la protection de militants fondamentalistes de Jund el-Cham et de Fatah el-islam et il passe le plus clair de son temps en compagnie d’Oussama Chéhabi.

Bien que les activités de Chaker ne disposent pas d’un soutien et d’un environnement populaire favorable, ses projets d’avenir suscitent beaucoup d’interrogations. Ceci dit, les deux plus importantes formations islamistes du camp, Osbat al-Ansar et le Mouvement islamique jihadiste, assurent ne lui fournir aucune couverture politique.

Mais les sources précitées expriment leurs craintes de voir Chaker influencer les groupes fondamentalistes, lesquels sont prêts à travailler pour ceux qui les financent. Or Chaker à la capacité de trouver le financement nécessaire. Et le chanteur repenti pourrait étendre ses activités à Taamir et même à l’extérieur.

Rappelons que dans la nuit de samedi dernier, des hommes armés des groupes de Bilal Badr et de Haitham el-Chaabi, considérés comme des résidus de Fatah al-Islam et de Jund el-Cham, ont pris d’assaut le quartier de Safsaf, dans le camp d’Aïn el-Héloué, prenant pour cible plus particulièrement le domicile du porte-parole de Osbat al-Ansar, cheikh Abou Charif Akl. Ils ont ouvert le feu sur la maison et insulté le dignitaire religieux, lui reprochant d’avoir accepté l’invitation à un iftar organisé par le Hezbollah à son honneur et à celui du responsable de Osbat al-Ansar, Abou Tarek el-Saadi, et du chef du Mouvement islamiste jihadiste, cheikh Jamal Khattab. La mosquée de Safsaf, là où officie cheikh Akl, a été également attaquée.

Cette agression contre Osbat al-Ansar n’est pas la première du genre. Lors des affrontements contre le mouvement Fatah, ces derniers mois, le groupe de Badr faisait exprès de tirer vers les maisons des cadres et des membres de ce mouvement islamiste, y compris celle de cheikh Akl, qui avait brûlé. Des escarmouches avaient également été signalées entre des militants des deux parties ces dernières semaines.

Des sources averties estiment que ces provocations contre Osbat al-Ansar visent à entrainer ce mouvement dans des combats internes dans le cadre d’un plan des groupes extrémistes visant à prendre le contrôle du quartier de Safsaf. Les groupuscules fondamentalistes reprochent à Osbat al-Ansar et à Tarek el-Saadi sa neutralité vis-à-vis des affaires internes libanaises, son refus d’accueillir dans le camp cheikh Ahmad al-Assir et le maintien d’une relation de coopération avec le Hezbollah et l’Armée libanaise, en dépit des combats de Abra et de Qoussair.