Les Kurdes déclarent la mobilisation générale et Cheikh Arour parle pour la première fois de défaite des rebelles
La coalition de l’opposition et de la révolution syrienne (CORS) semble de plus en plus opter vers une solution politique, alors que la situation sur le terrain n’est plus à l’avantage de de l’Armée syrienne libre, sa principale milice en action contre les forces gouvernementales. Sans compter que les Kurdes au nord-est du pays ont appelé à la mobilisation générale après l’assassinat de l’un de leurs dirigeants.
Vers Genève 2 sans condition
En deux jours consécutifs, le nouveau dirigeant de cette instance qui regroupe certaines factions de l’opposition syrienne, les seules accréditées par les puissances occidentales et les monarchies du Golfe, a réitéré à deux reprises qu’il était disposé à participer à la conférence Genève 2 et à rencontrer des représentants du gouvernement syrien.
Après avoir posé plusieurs conditions préliminaires à la rencontre, Ahmad al-Jarba s’est finalement résigné à une seule : que la conférence suive un calendrier temporel limité.
« Il est inadmissible qu’elle se poursuive trois années de suite, tandis que le régime continue de tuer notre peuple a l’intérieur », a dit cet opposant de longue date qui, selon le magazine français l’Opinion, appartient à la tribu des Chammmar, présente dans plusieurs pays de la région, notamment en Arabie saoudite où elle est alliée de la famille régnante.
Évoquant la situation à Homs, Al-Jarba a décrit qu’elle est extrêmement difficile, sans toutefois être « impossible ». Durant la semaine en cours, l’Armée arabe syrienne (AAS) a sécurisé Khaldiyyé, le bastion de l’insurrection et devrait dans les jours prochains contrôler toute la ville de Homs.
Interrogé sur les tribunaux islamiques mis en place dans les régions contrôlées par les insurgés de l’opposition, al-Jarba a dit que son but était de les substituer en tribunaux civils.
L’ASL perd du terrain ?
Or, dans les régions du nord de la Syrie, qui ne sont plus entre les mains des forces gouvernementales, la situation ne semble pas non plus à l’avantage de l’ASL. Cette dernière se devrait désormais de combattre sur deux fronts supplémentaires : en plus de celui de l’armée régulière, contre les milices jihadistes extrémistes d’Al-Qaïda, et celui des Kurdes.
S’exprimant pour le journal libanais al-Akhbar un milicien de l’ASL a dit qu’il craignait ne pas pouvoir un jour déloger le front al-Nosra des régions qu’il contrôle, l’accusant « de commettre des horreurs insupportables, pour des raisons religieuses ou pour imposer la charia, selon leur perception dénégatrice takfiri ».
Cette position du front al-Nosra ne fait l’unanimité dans les rangs des miliciens de l’ASL. Toujours pour le journal libanais, l’un d’entre eux a salué les miliciens jihadistes, les qualifiant de « frères qui sont venus soutenir la justice et leurs frères en Syrie », indiquant que tout ce qui est propagé sur des divergences avec eux ne sont qu’une campagne d’exagération médiatique, qui a pour but d’affecter le moral de l’opposition.
Il est vrai que durant la bataille de Khan el-Assal, il était apparent que les miliciens de l’ASL et ceux du front al-Nosra ou de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) étaient côte à côte.
Exagérations.. et pour quels objectifs
Dans les coulisses politiques, les opposants syriens ne font pas valoir ce fait. L’un d’entre a signalé pour Al-Akhbar sous le couvert de l’anonymat que « l’opposition se trouve dans l’impasse et pourrait l’être encore plus si ces groupuscules islamistes contrôle la totalité du nord de la Syrie, estimant que la décision de la coalition de participer à Genève 2 a été prise après s’être rendu compte du danger qu’ils présentent ».
Commentant ce discours adopté par la coalition après avoir longtemps salué les combattants djihadistes, une source gouvernementale syrienne émis certaines réserves, estimant que ce qui est dit sur les combats et les scissa ions entre les brigades jihadistes et l’ASL relève beaucoup de la campagne médiatique. D’après lui elle a pour objectif de justifier l’intervention des Occidentaux. « Washington voudrait présenter la situation comme quoi il existe une menace islamiste au détriment de « l’opposition civile modérée », d’où la nécessité de lui apporter davantage de soutien et d’armements », explique-t-il.
Mobilisation chez les Kurdes
Sur le front kurde, à l’est de la Syrie, la situation risque de s’aggraver. Surtout que les Unités de défense du peuple kurde, (UDPK) bras armé du parti de l’Union démocratique (PYD) ont annoncé la mobilisation générale. Cet appel intervient quelques heures après l’assassinat du membre de la Haute Instance Kurde (HIK) kurde Issa Hesso, d’une charge explosive déposée dans sa voiture à Kamechli, au nord-est de la Syrie.
« Tous ceux qui sont capables de porter les armes devraient s’enrôler dans les rangs des Unités pour protéger les régions qu’elles contrôlent des attaques des combattants de l’EIIL et du front al-Nosra », est écrit dans le communiqué. Lequel accuse aussi la milice de l’ASL d’avoir exhorté ses forces dans toutes les régions à se rendre vers les régions kurdes pour combattre le peuple kurde et créer un conflit communautaire ».
Cheikh Arour parle de défaite
L’un des religieux grands supporters de l’insurrection a pour la première fois parlé de défaite des milices sur place en Syrie et de victoire de l’armée syrienne régulière.
« L’ennemi (en allusion à l’AAS) a triomphé parce qu’il a respecté les lois divines, en observant l’organisation militaire, la planification, les ordres militaires et les règles de combats », a-t-il dit dans une intervention télévisée.
Il a assuré avoir souvent averti ceux qui soutiennent la révolution syrienne d’épargner leur mal à la Syrie, mais il n’ont fait que compliquer les choses parce qu’ils ne comprennent rien. « Ils sont la cause de leur défaite parce que chacun d’entre eux veut faire son propre parti et sa propre brigade ... ces brigades causeront des dégâts que nous observerons plus tard ».
Et de conclure : « ils ne comprennent pas que le fait de diviser le soutien finit par diviser les rangs. C’est l’une des raisons pour lesquelles la victoire tarde à venir. Par leur actes, ils transforment la Syrie en un Afghanistan ».
L’armée tente de reprendre Khan el-Assal
Sur le terrain, des combats ont lieu entre l’AAS et les miliciens se déroulaient mercredi à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d'Alep (nord) capturée récemment par les insurgés et que le régime tente de reprendre, selon une ONG.
La localité était tombée le 22 juillet aux mains des rebelles, qui y ont tué 150 soldats en deux jours, dont 50 par exécution.
Le front al-Nosra corrige le Coran
Toujours à Alep, des habitants de sa province nord ont révélé pour le journal ‘Baladana’ selon Arabi-Press que les miliciens du front al-Nosra ont distribué des copies modifiées du Coran, au motif que le livre béni a été expose à la torsion. Les copies déjà présentes ont quant à elles été corrigées au rouge.