26-11-2024 12:53 PM Jerusalem Timing

"La question des armes de la résistance doit être remise en question"

Le chef de l’Etat critique implicitement a l’implication du Hezbollah en Syrie, lors de la célébration du 68e anniversaire de la fondation de l’armée libanaise.


Le président de la République, Michel Sleiman, a affirmé qu'il était inconcevable que l'armée puisse accomplir sa mission en présence d'armes illégitimes.

"L'armée est la ligne de défense de l'Etat et des citoyens. Néanmoins cette institution ne peut pas combler le vide gouvernemental et politique et n'a jamais pris en charge le traitement d'une crise politique ou d'un conflit confessionnel ou même l'implication de certaines parties libanaises dans les combats extérieurs en contradiction avec le pacte social qui figure dans la déclaration de Baabda" a ajouté le chef de l'Etat lors d'une cérémonie à Fayadié à l'occasion de la fête de l'armée.

Et d'ajouter:"Pas de stabilité ni de souveraineté ni de dignité sans l'armée".


Le chef de l’Etat a par ailleurs appelé à l’arrêt des attaques contre l’armée. "Une nation sans sécurité n’est pas une nation. L’armée a besoin du soutien du peuple et de l’Etat. L’armée ne peut jouer le rôle du gouvernement ou des institutions politiques, a-t-il poursuivi. Il ne faut pas laisser l’armée avoir à se défendre contre des attaques internes au lieu de défendre le pays".

"Ce qui est requis dans ces circonstances difficiles, c'est une campagne de soutien à l'armée, non pas une attaque contre elle" a clamé le chef de l'Etat.

"Rassurez-vous, ce qui s'est passé et l'appréhension de l'avenir ne sont que des étapes transitoires " a-t-il ajouté .

"Nous n'omettrons pas de poursuivre le programme de l'équipement et de l'armement de l'armée qui lui permettrait exclusivement de prendre en main la défense de la souveraineté du Liban et ses frontières, d'assurer ses ressources pétrolières, et d'appliquer des articles de la décision avec l'aide de la FINUL" a ajouté M. Sleiman.

Il a enfin souligné la nécessité de réexaminer la stratégie de défense, d'autant plus que les armes de la résistance ont franchi les frontières libanaises.

"Il est désormais impératif d’étudier la stratégie de défense et de l’adopter, ainsi que d’aborder la question des armes de la résistance, qui dépassent désormais les frontières" du pays, a déclaré M. Sleiman. "Partant de notre distinction claire entre la résistance et le terrorisme, il est temps qu'en matière de Défense, l'Etat et l'armée soient les seuls décideurs", a-t-il ajouté.

 Au niveau politique, M. Sleiman s’est prononcé pour l’organisation rapide des élections législatives et la formation d’un gouvernement. "Nous appelons à la formation rapide d’un gouvernement d’intérêt national. Un gouvernement qui serait cautionné par l’opinion publique et qui serait capable de faire face aux nombreux défis que le Liban doit relever, notamment le nombre croissant de réfugiés syriens", a-t-il souligné.

 Le chef de l’Etat a aussi officiellement annoncé la reconduction dans leurs fonctions du commandant et du chef d’état-major de l’armée, les généraux Jean Kahwagi et Walid Salmane.

Jeudi matin, c’est en présence de tous les pôles du pouvoir et de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et militaires qu’a été organisée à l’École militaire, située à la caserne Chucri Ghanem de Fayadiyé (caza de Baabda), la traditionnelle cérémonie, marquée par le classique défilé militaire, célébrant comme chaque année, le 1er août, l’anniversaire de la fondation de l’armée, il y a 68 ans.

 Après avoir déposé une gerbe de fleurs devant le monument aux martyrs de l’armée, érigé dans la grande cour de l’École militaire, le président Sleiman s’est rendu à la tribune officielle où il a remis les épées aux élèves officiers qui ont achevé leur formation militaire. Ces derniers ont choisi de désigner leur promotion « la promotion du capitaine martyr Hussam Bou Aram ». Après le discours du chef de l’État, différentes unités de l’armée, de la garde républicaine, des Forces de sécurité intérieure, de la Sûreté de l’État, de la Direction des douanes et de la Sûreté générale ont défilé devant la tribune.