Elle optait pour des liquidations ciblées, pour éviter de provoquer un déferlement de suicidaires!
En 1983, la dame de fer de la Grande Bretagne Margaret Tatcher avait conseillé les Américains de liquider des dirigeants du Hezbollah et d’éviter de s’impliquer dans une guerre au Liban.
Ces informations sont divulguées par les documents libérés par les archives nationales britanniques comprenant les correspondances entre l’ancienne Premier ministre britannique et des dirigeants du monde et publiées dans le journal koweïtien al-Qabass.
À cette époque, le Liban était toujours sous occupation israélienne depuis son invasion en 1982, et accueillaient sur son sol des forces multinationales dirigées par les Etats-Unis.
En 1983, rapportent ces documents, « deux membres du Hezbollah ont mené deux attaques, contre la caserne des marines et celle des forces françaises, coûtant la vie à 241 soldats américains et 58 français ».
La France avait alors riposté en effectuant un raid aérien dans la plaine de la Bekaa contre des positions qu’elle a attribuées aux Gardiens de la révolution islamique tandis que le président américain Ronald Reagan avait convoqué son équipe de sécurité nationale pour préparer une attaque contre la caserne Cheikh Abdallah à Baalbek, soupçonnée d’abriter aussi des gardiens de la révolution islamique qui ont entrainé des éléments du Hezbollah.
Aussi bien Reagan que le président Français qui était alors François Mitterrand s’étaient convenus de rester au Liban et de renforcer leur présence pour mener une attaque de grande envergure.
Ce à quoi Thatcher s’est catégoriquement opposée conseillant au président américain de « poursuivre les responsables directs des deux incidents et de les liquider, au lieu de recourir à des opérations de vengeance de grande envergure qui pourraient exciter les instincts et accroitre le nombre des suicidaires ».
« Ces gens-là sont des fondamentalistes qui croient que le martyre les emmènera au paradis » avait-elle signalé, en opérant un parallélisme avec l’Irlande du nord ou plus de 1000 militaires britanniques.
Il est également dit dans ces documents que Thatcher avait refusé d’envoyer ses troupes au Liban après le massacre de Sabra et Chatila et s’est contenté de dépêcher une petite unité de Chypres, suite aux insistances américaines et françaises.
Son ministre des affaire étrangères qui était à cette époque Francis Beem avait alors reproché « aux israéliens d’avoir permis à leurs alliés des milices libanaises indisciplinées de prendre d’assaut les deux camps », toujours selon les archives.