Les pro-Morsi veulent poursuivre leurs protestations.
Le ministère égyptien de l'Intérieur a appelé jeudi les partisans du président déchu Mohamed Morsi rassemblés au Caire à se disperser, leur promettant une "sortie sécurisée", à la veille d'une nouvelle manifestation à l'appel de la Coalition islamiste.
Mercredi soir, le gouvernement avait chargé le ministère de prendre "les mesures nécessaires" pour mettre fin aux sit-in pro-Morsi, jugeant que ces rassemblements étaient "une menace pour la sécurité nationale".
Dans un communiqué, le ministère "appelle les personnes sur les places Rabaa al-Adawiya (nord-est du Caire) et Al-Nahda (près de l'université du Caire) à laisser la raison et l'intérêt national l'emporter et à partir rapidement".
En outre, il "promet une sortie sécurisée et une protection totale à quiconque répondra à cet appel".
Plus tôt, un autre communiqué du ministère indiquait que les chefs de la police s'étaient réunis pour étudier la stratégie à adopter pour faire lever les sit-in, alors que les appels internationaux à la retenue se multiplient.
Ce développement dans l'épreuve de force entre le nouveau pouvoir soutenu par l'armée qui a destitué Morsi le 3 juillet, et les Frères musulmans, la formation du président déchu, fait redouter une intervention des forces de l'ordre et de possibles nouvelles violences.
Les islamistes relancent la mobilisation malgré les menaces gouvernementales
Malgré les appels de la police, les pro-Morsi vont poursuivre la mobilisation. La menace gouvernementale, si elle fait craindre de nouveaux bains de sang dans le pays où plus de 300 personnes ont péri en un mois, ne va "rien changer", ont déjà prévenu les islamistes.
Outre la menace qui s'est précisée au-dessus de leurs partisans dans les rues, la justice a porté un coup dur à la direction des Frères musulmans en annonçant que leur Guide suprême Mohamed Badie, actuellement recherché, et d'autres dirigeants dont certains déjà emprisonnés seraient jugés pour "incitation au meurtre".
Mobilisation politique internationale
Après le départ de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle et l'envoyé spécial de l'Union européenne au Moyen-Orient Bernardino Leon sont arrivés dans le pays pour rencontrer gouvernement et opposition.
Venu pour "encourager toutes les forces politiques à ouvrir le dialogue", Westerwelle doit rencontrer le président par intérim Adly Mansour et des représentants de différentes forces politiques, dont les Frères musulmans du président déchu Mohamed Morsi.
Plaidant pour "un retour à la démocratie", il a dit espérer "un nouveau départ" pour les Egyptiens lors d'une conférence de presse au Caire avec son homologue égyptien Nabil Fahmy.
La semaine prochaine, le président américain Barack Obama va dépêcher deux influents sénateurs, Lindsey Graham et John McCain, au Caire pour presser l'armée d'organiser des élections générales et d'accélérer un retour au pouvoir civil.
A l'international, les appels se multiplient pour une transition "inclusive" à laquelle participeraient également les Frères musulmans, la puissante confrérie dont est issu le président destitué le 3 juillet par l'armée après des manifestations massives réclamant son départ.