26-11-2024 12:25 PM Jerusalem Timing

Sur les roquettes inconnues qui ont ciblé l’Armée libanaise

Sur les roquettes inconnues qui ont ciblé l’Armée libanaise

Le quotidien Al Akhbar rapporte, vendredi, que les auteurs des tirs d’hier «pourraient être liés à des groupes de rebelles syriens qui considèrent l’Armée libanaise comme un ennemi et le Liban comme un terrain d’opération».

Dans le troisième incident du genre depuis le 26 mai, des inconnus ont tiré, jeudi soir, trois roquettes contre les banlieues de Beyrouth. L’un des projectiles s’est abattu près de la faculté d’état-major de l’armée, à Rihaniyé, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Baabda et du ministère de la Défense, et un autre dans le jardin de la journaliste Elham Freiha, à Fayadiyé, sans faire de victime. Une troisième roquette se serait écrasée dans la région de Baabda sans exploser.

Les roquettes auraient été tirées à partir de la région de Mwanssé, à Dhour Aramoun, une région où sont implantés divers groupes extrémistes et salafistes.
Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé que les roquettes qui se sont abattues sur la région de Baabda étaient du même type que celles tirées sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, le 26 mai, et sur Jamhour le 10 juin.

Ce dernier projectile avait été tiré de la région de Ballouné, dans le Kesrouan.
M. Charbel a par ailleurs indiqué que les services de sécurité cherchaient toujours à savoir si 2 ou 3 roquettes ont été tirées vers Baabda et à déterminer avec exactitude le lieu du tir.

Le commandement de l'armée a publié un communiqué dans lequel il a indiqué que les opérations de recherche et d'exploration dans la région de Yarzé se poursuivent, soulignant que les derniers résultats ont montré que les explosions qui avaient eu lieu étaient dues au tir de deux roquettes de calibre de 107 mm. L'enquête se poursuit afin de déterminer l'endroit précis du lancement des roquettes et les faits qui sont en rapport avec l'incident afin de dévoiler l'identité des auteurs de l'acte, ajoute le communiqué.

Ces tirs sont intervenus quelques heures après une cérémonie marquant le 68ème anniversaire de l’Armée libanaise, organisée dans la caserne de Fayadiyé. A cette occasion, le président de la République, Michel Sleiman, avait prononcé un discours critiquant l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit «le décideur de l’utilisation des capacités de défense» du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales (Voir ci-dessous).

Ciblée par les tirs de jeudi soir, l’Armée libanaise est la victime depuis des mois d’une campagne de dénigrement de la part du Courant du futur et des groupes extrémistes liés aux rebelles syriens. Cette campagne s’est intensifiée après la bataille de Abra contre la milice du cheikh Ahmad al-Assir, qui a fait 20 morts dans les rangs de la troupe, fin juin. Le Courant du futur a mis en doute le rôle de l’armée dans ces incidents, affirmant que des membres du Hezbollah avaient combattu à ses côtés, ce que le commandement militaire avait catégoriquement démenti. Des députés du Courant du futur avaient même mis en doute la version des faits avancés par l’armée, avant que des vidéos prises sur les caméras de surveillance installées par Ahmad al-Assir ne prouvent, sans ambages, que ce sont bien les partisans du cheikh en fuite qui ont attaqué les soldats en premier, sans raison apparente.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, vendredi, que les auteurs des tirs d’hier «pourraient être liés à des groupes de rebelles syriens qui considèrent l’Armée libanaise comme un ennemi et le Liban comme un terrain d’opération».

Médiarama