ce pays pauvre et sans volonté politique est une destination favorie pour le tourisme sexuel, en provenance de l’Europe.
Nombreux sont les Marocains et les Arabes qui croient de plus en plus que le Maroc défend les violeurs de ses enfants.
Vendredi, plusieurs milliers de personnes ont été violemment reprimés dans plusieurs villes, pour la simple raison qu'ils voulaient manifester et dénoncer la grâce accordée à un pédophile espagnol.
Selon l'AFP, des dizaines de personnes, parmi lesquelles des journalistes et des photographes, ont été blessées par la police qui s'est déployée massivement peu avant le début de la manifestation.
"C'est une répression tout à fait disproportionnée. Il n'y a qu'une seule explication, c'est que l'Etat n'a aucune explication", a estimé Fouad Abdelmoumni, un économiste présent lors de la manifestation.
"On ne veut pas que les gens se rendent compte que le roi commet des bêtises", a-t-il ajouté.
Mardi, le roi Mohammed VI a "ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols (...) en réponse à une demande formulée (...) par le roi Juan Carlos", qui a effectué à la mi-juillet une visite officielle au Maroc.
Des observateurs avertis se sont surtout demandé comment le roi d'Espgane s'est-il permis une telle demande, aussi insolente que humiliante pour le peuple marocain.
Selon les médias, l'homme dont les manifestants contestent la libération, Daniel Vino Galvada est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il photographiait ses victimes, des garçons et des filles.
Il est incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat.
"Une honte internationale, il n'y a ni droits ni libertés", "vive le peuple, où est la justice ?, non à la pédophilie", scandaient les manifestants.
Des dizaines de blessés parmi lesquels des journalistes et des photographes ont été transportés à l'hôpital, selon les journalistes de l'AFP.
"C'est la première fois que je participe à une manifestation parce que je suis outrée par cette grâce qui a permis de libérer ce pédophile", a déclaré à l'AFP une jeune étudiante.
"L'Etat défend et protège le viol des enfants marocains. La dignité des Marocains est bafouée", a ajouté un autre manifestant.
Le Maroc a été confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. Surtout lié au tourisme sexuel pour lequel ce pays pauvre est une destination favorie.
En juin, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à 12 ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.
Des manifestations ont également été dispersées par la force en début d'après-midi à Tanger et à Tétouan, au nord du Maroc.
"J'étais avec un groupe d'amis devant le parlement quand la police est intervenue violemment. J'ai reçu un coup dans la tête", a déclaré à l'AFP Hakim Sikouk, présent à la manifestation de Rabat qui s'est dispersée aux environs de minuit.
"Il faut reconnaître que la grâce de ce pédophile était une grosse faute, car il ne mérite pas cette grâce", a indiqué pour sa part Abdelali Hamdine, député et membre dirigeant du parti islamiste Justice et développement, au pouvoir depuis janvier 2012.
"Les Marocains ont le droit de manifester quand ils ressentent l'humiliation et les forces de l'ordre n'ont pas le droit d'intervenir avec autant de violence", a-t-il ajouté. Hamdine a tenu à signaler que le gouvernement n'est nullement responsable de cette décision qui a été arrêtée par le roi en personne.
Selon la présidente de l'association "Touche pas à mes enfants", Najiyya Adib, la décision d'amnesty est "un scandale". " Ils sont entrain de vendre nos enfants", a-t-elle déploré.
Les manifestations de marocains ne devraient pas aboutir. Contacté jeudi par l'AFP, le ministre de la Justice Mustapha Ramid a confirmé la grâce royale, mais a estimé qu'il n'était "pas habilité à la commenter". "Cet individu fera l'objet d'une extradition, et il sera interdit d'entrée au Maroc", a précisé le ministre.
Des médias assurent que le violeur des enfants serait d'ores et déjà en Espagne.