"Ce qui se passe en Syrie est une tentative avortée de faire chuter l’axe de la résistance aux plans américano-sionistes dans la région"
Le nouveau président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche que rien ne pouvait affecter les relations de l'Iran avec la Syrie, pays ravagé par la guerre, en recevant à Téhéran le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, selon l'agence officielle Sana.
"Aucune force au monde ne peut ébranler les relations solides, stratégiques et historiques qui lient les deux pays amis", a-t-il dit à M. Halaqi, venu participer à la cérémonie de prestation de serment du nouveau chef de l'Etat iranien qui a pris officiellement ses fonctions la veille.
Durant la rencontre, M. Halaqi lui a remis une lettre du président Bachar al-Assad qui "insiste sur le renforcement des relations stratégiques bilatérales dans tous les domaines et la volonté commune de faire face aux complots occidentaux et américains et à leurs outils dans la région qui cherchent à affaiblir l'axe de la résistance" contre l'entité sioniste.
Selon Sana, M. Rohani a affirmé "le soutien inébranlable de l'Iran au gouvernement et au peuple syriens afin de rétablir la stabilité (...) et
soutenir les efforts de réformes et d'une solution pacifique de la crise".
"Ce qui se passe en Syrie est une tentative avortée de faire chuter l'axe de la résistance aux plans américano-sionistes dans la région via le soutien aux terroristes et aux takfiristes", terme signifiant en arabe ceux qui lancent des anathèmes et qui désignent les extrémistes sunnites, a ajouté M. Rohani, toujours selon l'agence officielle syrienne.
Selon le compte rendu de la rencontre publié par la présidence iranienne à Téhéran, M. Rohani a "regretté la poursuite des affrontements en Syrie" et a émis l'espoir d'"être témoin, dans un avenir proche, de l'instauration de la paix et de la sécurité" dans ce pays.
"La République islamique d'Iran condamne la présence terroriste et les ingérences étrangères en Syrie", a-t-il encore dit, selon le site de la présidence.
A l'heure où a été rédigé ce rapport, le nouveau président iranien Hassan Rohani prononce son discours avant de prêter serment devant le Parlement au lendemain de sa prise de fonctions officielle avec la promesse d'agir pour lever les sanctions "injustes" occidentales paralysant l'économie de son pays.
Pour la première fois, des responsables étrangers ont été invités à assister à la cérémonie de prestation de serment .Une dizaine de présidents, en particulier ceux d'Afghanistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan, du Kazakhstan, d'Arménie, du Liban et du Soudan, sont présents.
Les deux invités de marque de la cérémonie sont Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne qui avait participé à partir de 2003 aux négociations nucléaires avec l'Iran, et Mahatir Mohamad, ancien Premier ministre de Malaisie.
Dans un entretien accordé au quotidien réformateur Shargh, M. Solana a affirmé qu'il était "possible d'arriver à un accord avec M. Rohani" sur le dossier nucléaire.
"Nous avons négocié pendant des années avec M. Rohani (...). C'est un politicien clairvoyant et visionnaire. C'est un homme avec qui on peut trouver un accord. Il aura la capacité de défendre la position de l'Iran mais il sait aussi que les négociations sont un processus dans lequel les intérêts des deux parties doivent être pris en compte", a déclaré M. Solana.
Lors de la cérémonie d'investiture samedi, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a approuvé l'élection de M. Rohani, devenu le septième président de la République islamique d'Iran.
La première décision du nouveau président a été de nommer Mohammad Nahavandian, président de la Chambre de commerce et d'industrie, comme son chef de cabinet.
M. Nahavandian, qui possède un doctorat d'économie de l'université George Washington (Etats-Unis), devrait jouer un rôle de premier plan, en particulier pour coordonner les décisions économiques.
Dans un discours après son investiture, M. Rohani, un religieux modéré âgé de 64 ans, a promis de mener une politique d'"entente constructive avec le monde" pour régler la crise du nucléaire qui dure depuis 2003 et d'oeuvrer pour lever les sanctions "injustes" imposées par les Occidentaux.