Pour Amnesty, les gouvernements étatsunien et européens qui ont récemment plaidé pour les droits de l’Homme en Libye, en Tunisie et en Egypte, doivent s’exprimer avec force sur ce qui se passe à Bahrein.
Le Hezbollah a condamné avec virulence la campagne de la destruction des mosquées et des lieux saints menée par les autorités bahreïnies.
Un dernier bilan compte près de 25 mosquées détruites et plus de 253 endommagées.
Des images montrent également des exemplaires du Saint Coran brûlés.
« Les pratiques des autorités bahreïnies ont dépassé toutes les limites, jusqu’à porter atteinte aux sacro-saints et aux lois fondamentales garanties par tous les droits divins et conventionnels, ce qui place les autorités dans une position de violeur total des droits de l’Homme » a fustigé le communiqué du Hezbollah.
Condamnant ce qu'il a considéré être des pratiques répressives, le parti de la résistance au Liban a appelé « les ulémas et les organisations des droits de l’Homme à préserver le droit de tout citoyen à exercer ses rites religieux, à prendre les mesures convenables à l'encontre de la destruction des lieux de culte et de la profanation du Saint Coran, et à œuvrer pour mettre un terme à cette campagne visant les mosquées, le Livre Saint et les opprimés ».
Appel aux libres de protester contre la destruction des mosquées
Par ailleurs, l'opposition bahreïnie à l'étranger a appelé les Bahreïnis, la nation arabe et islamique, et tous les libres du monde à participer ce vendredi (22 avril 2011) au sit-in baptisé "nos mosquées sont nos âmes", pour condamner la démolition des mosquées et des lieux de culte au Bahreïn.
L'opposition a également appelé les imams des mosquées, les oulémas et l'Organisation de la Conférence Islamique à dénoncer les agressions contre les mosquées et les sanctuaires religieux.
"L'armée bahreïnie, épaulée par les armées saoudiennes et émiraties, a détruit et endommagé des dizaines de mosquées dont certaines datent de plus de cent années", a fait savoir l'opposition bahreïnie dans un communiqué.
"Incendier des exemplaires du Coran, démolir les mosquées et empêcher les fidèles d'y aller prier relève de la rancune profonde des autorités et de ses alliés" a ajouté l'opposition soulignant que "ces pratiques s'harmonisent avec les actes menés par les ennemis de l'Islam en Palestine occupée et aux Etats Unis".
500 arrestations selon Amnesty qui en appelle aux alliés du royaume
Plus de 500 personnes, dont une majorité de chiites, ont été arrêtées ces dernières semaines à Bahreïn, a affirmé jeudi Amnesty International, appelant les alliés occidentaux du royaume à agir fermement face à cette "dégradation" de la situation des droits de l'Homme.
"Plusieurs semaines après leur arrestation, leur sort demeure inconnu", a annoncé l'ONG basée à Londres dans un communiqué.
"Certains détenus auraient été torturés ou auraient subi de mauvais traitements après leur arrestation. Au moins quatre seraient morts en détention dans des conditions suspectes", a ajouté Amnesty.
"Les alliés de Bahreïn doivent prendre des mesures fermes pour répondre à cette crise des droits de l'Homme qui se détériore dans cet Etat petit mais stratégique", a ajouté Amnesty.
"Les gouvernements d'Amérique du Nord et d'Europe, qui ont récemment plaidé la cause des droits de l'Homme en Libye, en Tunisie et en Egypte, doivent également s'exprimer avec force sur ce qui se passe à Bahreïn", a déclaré Malcolm Smart, directeur du département Maghreb et Moyen-Orient à Amnesty.
Il est à noter que le Bahreïn abrite le commandement de la Ve flotte américaine.
Une ONG dénonce des attaques "systématiques" contre des soignants
L'organisation Médecins pour les droits de l'Homme a dénoncé vendredi des "attaques systématiques" contre les personnels médicaux et les patients à Bahreïn dans le cadre de la répression du mouvement pro-réformes.
L'ONG basée aux Etat-Unis affirme disposer de "preuves médicales d'attaques perpétrées sur des médecins, des personnels médicaux, des patients et des civils désarmés".
Ces faits sont "extrêmement troublants et justifient une enquête internationale immédiate", a estimé son directeur, Hans Hogrefe, dans un communiqué.
"Les attaques d'hôpitaux, d'ambulances, de cliniques sont des atteintes à la structure même de la société et nuisent à la santé de tout le pays", a-t-il souligné.