450 civils kurdes et plus de 130 alaouites ont été tués. trois Kurdes ont été brulés. Les Chrétiens doivent se convertir à l’Islam ou partir. Le tour des Chiites approche.
Un dénominateur commun relie l'insurrection syrienne, depuis ses tous débuts: elle élimine tous ceux qui s'oppose à elle. Aussi bien politiquement, en le banissant "Chabbih du régime" (voyou du régime) ou même physiquement. Des milliers de Syriens ayant afiché leur opposition à "la révolution syrienne" ont ainsi été éliminés.
Ces derniers jours, les massacres à caractère sectaire et ethnique se sont multipliés. Kurdes et Alaouites ont été victimes de campagnes de tueries menées par les miliciens d’Al-Qaida et de l’Armée syrienne libre ces derniers jours. Le tour des Chiites de Noubbol et Zahra dans la province d’Alep ne devrait pas tarder non plus, surtout si l’aéroport de Mennegh tombe entre leurs mains. Alors qu’avec les chrétiens, le traitement est quelque peu plus humain. Ils devraient choisir de deux choses l’une : soit ils se convertissent à l’Islam, soit ils partent.
450 civils kurdes tués et trois brûlés vifs
Selon la chaine iranienne anglophone Press TV, 450 civils kurdes syriens, dont 330 femmes et vieillards et 120 enfants ont été massacrés lundi par des miliciens du front al-Nosra d’Al-Qaïda dans la région Tal-Abyad à Rakka.
Une vidéo postée sur la toile a filmé une scène dans laquelle des miliciens du front al-Nosra en train de bruler vivants trois hommes kurdes dans cette même région.
Mercredi dernier, les miliciens du front Al-Nosra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tal Aren dans la province d'Alep et assiégé un autre village proche, Tall Hassel. Ils ont pris en otage environ 200 civils parmi les habitants des deux villages.
Depuis deux semaines, de violents combats opposent dans le nord et le nord-est syrien les djihadistes aux combattants kurdes qui ont réussi à chasser les islamistes de plusieurs secteurs, le plus important étant la localité de Ras Al-Aïn, frontalière avec la Turquie.
10 villages alaouites attaqués, l’armée intervient
Quant aux Alaouites, c’est surtout dans la province de Lattaquié qu’ils sont persécutés.
Dans la nuit du 27 du mois de ramadan (Dimanche à Lundi 4-5 aout), les miliciens de ces deux organisations d’Al-Qaïda et ceux de l’ASL ont déclenché la bataille baptisé « Bataille des petits-fils d’Aicha, la mère des croyants », en pilonnant 10 villages alaouites loyalistes, dont Kafrayya, Talla, Barmassé, Anbaté, et Beit Chokouhi avant de les investir et de bruler leurs maisons.
Selon le quotidien al-Akhbar, leurs habitants ont alors pris la fuite vers la ville de Lattaquié mais la plupart d’entre eux sont tombés entre les mains des miliciens. Le journal libanais Assafir parle de 200 femmes et enfants dont leur sort est inconnu.
Concernant les milices attaquantes, il s’agit du front al-Nosra, les Libres du Levant, la brigade des Mouhajirines, les aigles du Levant, les aigles de la dignité, et la brigade des Libyens.
Selon Syria Truth, ces attaques s’inscrivent pour le front al-Nosra dans le cadre de la phase qui a pour but de chasser « les nassiriens dénégateurs », termes employés par les salafistes wahhabites pour désigner les alaouites.
La bataille a d’ores et déjà le feu vert de la Coalition nationale de l’opposition et de la révolution syrienne (CNORS).
Les rescapés ont raconté les atrocités commises contre les habitants. 136 femmes et enfants ont été tués et un grand nombre d’habitants sont portés disparus. La famille d’un général à la retraite Youssef Kassibi a été complètement décimée.
Parmi ceux qui ont été enlevés figurent un religieux alaouite Bader Ghazal, originaire du village Talla. Le nombre des victimes pourrait s’avérer plus important. Jusqu’à présent, les milices restent très réservées sur le sort des civils entre leurs mains.
5 villages alaouites libérés
Selon AlAkahbar, les forces gouvernementales sont parvenues à libérer 5 villages alaouites et il y est question de 400 tués dans les rangs des miliciens, dont 6 chefs de milices, à leur tête le chef de la brigade Tawhid, Kahtane Haj Mohammad ainsi que l’un des chefs les plus réputés de la brigade des libyens, Abou Moaz le libyen, qui avait combattu en Afghanistan.
Selon une source militaire syrienne, rapporte al-Akhbar, 12 éléments de l’armée et des comités ont été tués, et 60 autres blessés. Depuis plusieurs repères des miliciens font l’objet de raids aériens.
Le prédicateur koweitien salafiste Chafi Al-Ajami,chargé de financer la milice des Libres du levant, a révélé selon Assafir que la guerre contre Lattaquié a été décidée depuis deux mois, lorsque 40 milices se sont consultées pour la mener, et 26 d’entre elles ont confié son commandement aux Libres du Levant de l’ASL.
Le porte-parole de l’EIIL Abou Mohammad Adnani avait en personne annoncé un changement de cap de la guerre en Syrie vers les Alaouites lorsqu’il a dit la semaine passée que la phase de « la destruction des barrières » était terminée et celle de « La récolte des armées » avait été déclenchée, lors de l’assaut lancé contre le village alaouite Akrab, situé dans la province de Hama.
Les cinq observatoires situés dans la région montagneuse de Lattaquié sont aussi très convoités par les miliciens. Trois d’entre eux ont été occupés par les miliciens avant d’être de nouveau libérés, selon AlAkhbar. Des centaines miliciens venus de la montagne des Turcomans sont en train d’affluer dans cette région ainsi que des centaines de combattants appartenant au parti Baath, aux forces de défense nationale, aux comités populaires et de l’infanterie.
Et les chiites de Noubbol et Zahra
Dans le nord de la Syrie, et plus précisément dans la province d’Alep, ce sont les Chiites de Noubbol et Zahra qui sont menacés à leur tour de sort similaire aux Kurdes et alaouites.
Subissant un siège depuis un an, ils risquent le pire au cas où l’aéroport Mennegh tombe entre les mains des miliciens. Durant le weekend end dernier, les deux villes de Noubbol et Zahra avaient fait l’objet de l’attaque la plus violente depuis un an, à laquelle ont participé des centaines de miliciens. Elle a été avortée au prix de 15 tués et blessés dans les rangs des membres des comités de défense des deux localités.
6 tonnes d’explosifs contre Mennegh
Lundi, l’aéroport a fait l’objet d’une attaque, la 43eme depuis 10 mois. Elle a été émaillée par l’explosion d’un véhicule blindé transportant 6 mille tonnes d’explosifs et conduit par un saoudien, Moaz Abdel-Rahim, originaire de Barideh.
Les sources de l’insurrection assurent que l’explosion a eu lieu dans le siège de commandement de l’aéroport alors que celle de l’armée gouvernementale affirment que le véhicule d’explosifs a été bombardé à l’entrée de l’aéroport.
Depuis lundi, des sources de l’insurrection assurent avoir pris l’aéroport, mais jusqu’à présent aucune illustration n’étaye leurs assertions.
Selon Al-Akhbar, les avions de combats sont intervenus et infligé de lourdes pertes dans les rangs des miliciens dans les alentours de l’aérodrome. Des dizaines de miliciens ont également péri dans une tentative d’assaut, menée pour la énième fois, contre la prison d’Alep, et une autre contre l’hôpital Al-Kindi situé au sud de Mennegh.
Enlèvement d’un chef de milice
Lundi l’un des plus célèbres chefs de milices, qui dirige la Brigade Libres des Levant, de la localité de Andane Alo Blou a été enlevé a proximité de son logement. Il est célèbre pour la vidéo postée sur la toile dans laquelle il avait dit : « Nous sommes les soldats de son éminence le roi Abdallah (d’Arabie), et les soldats de Saad Hariri. Nous allons nous mettre du côté d’Israël et des Etats-Unis contre l’Iran et le Hezbollah pour les éradiquer ».
Chrétiens : le départ ou la conversion
La situation des syriens chrétiens dans le nord et l’est de la Syrie n’est pas meilleure.
Selon le magazine britannique Telegraph, toutes les régions habitées depuis des milliers d’années par les chrétiens à Deir Ezzor et Hassaké ont été évacuées et nombre d’entre eux ont été poussés à partir. A Hassaké, un chrétien a été kidnappé par les miliciens takfiris qui ont exigé une rançon de 60 mille dollars en échange de sa libération. Il raconte au journal avoie été contraint à se convertir à l’islam.
Alors qu’un autre habitant assure que "l’opposition les oblige à payer pour la révolution".
Selon le journal, toutes les tentatives de rallier les Chrétiens aux rangs de l’insurrection se sont soldées par un échec.