Davutoglu a considéré que le régime syrien « exploite le Hezbollah pour ses propres intérêts".
Le ministre turc des Affaires
étrangères Ahmad Davotoglu a révélé qu’Ankara a présenté trois revendications
aux kurdes de Syrie, accusant le président Bachar el-Assad de vouloir
« exploiter les kurdes dans les batailles du nord de la Syrie comme il a
utilisé le Hezbollah dans les combats de Qousseir et de Homs ».
S’exprimant devant des
journalistes à son retour en Turquie après avoir rencontré le président iranien
Hassan Rouhani, Davutoglu a dit avoir demandé au président du parti de
« l’union démocratique » kurde syrien, Saleh Moslem, qui était à
Istanbul de ne pas collaborer avec le régime de Damas, de ne pas agir contre
l’opposition syrienne, de ne pas établir une zone autonome d’ici jusqu’à
l’élection d’un nouveau parlement syrien, et de ne pas prendre de mesures qui
menacent la sécurité de la Turquie.
Commentant les événements à
Qousseir et à Homs, Davutoglu a considéré que le régime syrien « exploite
le Hezbollah pour ses propres intérêts, et de la même façon il veut exploiter
le parti de l’union démocratique kurde au nord, pour les mêmes
objectifs ». Le ministre turc a toutefois minimisé la représentativité du
parti kurde en question : « Ce parti ne représente pas tous les
kurdes de la Syrie. La Turquie veut que les Kurdes syriens soient représentés dans
la coalition nationale syrienne ou de faire partie du conseil militaire. Nous
sommes convenus sur ce point avec le président de la coalition Ahmad el
Jarba », a-t-il dit.
Selon lui, la crise en Syrie
est passée par trois étapes : « La première fut la préservation de
l’unité du pays et les efforts visant à régler pacifiquement et
démocratiquement la crise. Mais tout a échoué à cause de l’obstination du
régime. Quant à la deuxième étape, elle fut la formation de la coalition de
l’opposition pour renverser le régime, mais celle-ci a également échoué à cause
de la position de la communauté internationale. La troisième étape a commencé
ces derniers jours, avec la tentative de certains groupes comme le parti kurde
et le front al-nosra de remplir le vide à l’ombre de la poursuite des combats
entre le régime et l’opposition ».
Evoquant l’investiture du
nouveau président iranien, le responsable turc a rapporté que Rohani a promis
d’œuvrer ensemble pour régler la question syrienne et développer les relations
bilatérales entre les deux pays dans les différents domaines.
Précisant que le président
syrien Bachar elAssad et l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh
profitent le plus du « coup d’Etat en Egypte », le ministre turc a
proposé une feuille de route pour régler la crise égyptienne après accord
des forces internationales. Il s’agit de libérer le président Mohamed Morsi et
les dirigeants des Frères musulmans, de former un conseil civil auquel
participent toutes les forces politiques du pays, de former ensuite un
gouvernement de technocrates pour calmer la rue, et de préparer une nouvelle
constitution en prélude à des élections parlementaires et
présidentielles ». Il a appelé les
Frères musulmans à ne pas recourir à la violence, pour ne pas déclencher le scénario
syrien.