Ce fait est sans précédent dans l’histoire des relations entre les deux alliés.

 

La crise en Egypte a fortement affecté les relations
entre la « Jama’a islamiya » et le courant du Futur dû au soutien de
ce dernier à l’éviction de Mohammad Morsi, ce que la Jama’a islamiya considère
comme un coup d’Etat.

En effet, la direction de la Jama’a islamiya a informé
les parties concernées au Futur qu’elle boycotte tous les iftars (rupture du
jeun quotidien durant le mois de ramadan) organisés par le parti de l’ancien
Premier ministre Saad Hariri dans les différentes régions libanaises.

Ce fait est sans précédent dans l’histoire des relations
entre les deux alliés dont l’alliance date depuis l’assassinat de Rafic Hariri.

Toutefois, des sources bien informées citées par le
quotidien libanais assafir rapportent que la relation avec le courant du Futur
était toujours un sujet de controverse dans les rangs de la Jama’a islamiya qui
accuse le Futur d’adopter un comportement hautain envers lui, et de tenter de
marginaliser son rôle, voire de la transformer en un comité de coordination
affilié au parti de Hariri.

Faisant partie des Frères musulmans, la Jama’a islamiya a
essayé de profiter au maximum de la montée de cette mouvance dans le monde
arabe. Elle a cherché à investir les nouveaux développements sur la scène
libanaise en tissant de nouvelles relations politiques avec ses alliés, à leur
tête le courant du Futur, mais à la base d’un partenariat réel et de la
parité. 

Cependant, la direction de la Jama’a n’a décelé aucun
changement radical dans le comportement du courant du Futur, surtout avec la présence
du président Saad Hariri hors Liban et la préoccupation de Fouad Siniora de
reprendre le poste de la présidence du gouvernement et de destituer le mufti
Mohammad Qabbani. 

Le parti des Frères au Liban a été choqué par la position
du Futur en faveur de la destitution de Mohammad Morsi, et de la félicitation
présentée par Saad Hariri au nouveau président égyptien provisoire. Pour la
Jama’a islamiya, le soutien de la chaine de télévision du parti bleu à Abdel
Fattah Sissi et « au coup d’Etat a dépassé celui des chaines de télévision
égyptiennes ».

Suite à une réunion tenue avec Fouad Siniora, la
direction de la Jama’a islamiya a décidé de boycotter les iftars du Futur, et
de prendre d’autres mesures après le mois de ramadan. Bien que le parti islamiste
libanais soit conscient de l’homogénéité de la position de Saad Hariri et de
l’Arabie Saoudite, il considère que le Futur devait prendre en compte ses
alliances politiques au Liban et d’avoir une certaine indépendance de Riyad à
ce sujet.