Le Times citait le vice-ministre zimbabwéen des Mines sortant, Gift Chimanikire, selon lequel le pays aurait signé un protocole d’accord avec l’Iran.
Le Zimbabwe n'a signé aucun contrat de vente d'uranium à l'Iran, a affirmé dimanche le ministre zimbabwéen des Mines, démentant une information du quotidien britannique The Times.
"C'est de la fiction, le gouvernement iranien ou personne en Iran ne m'a jamais demandé de concession minière", a déclaré à l'AFP le ministre des Mines Obert Mpofu.
"Ils n'ont jamais demandé de concession pour extraire de l'uranium ou d'autres minerais", a-t-il insisté. "Le pays n'extrait pas d'uranium", a aussi rappelé M. Mpofu. "Si Chimanikire a parlé au reporter du Times d'un accord pour exporter de l'uranium en Iran, c'était peut-être un rêve", a-t-il ironisé.
La police zimbabwéenne recherche deux correspondants du journal britannique The Times qui ont écrit un article selon lequel le Zimbabwe aurait secrètement signé un contrat de vente d'uranium à l'Iran en violation des sanctions internationales existantes, a rapporté dimanche la presse officielle.
Selon l'hebdomadaire gouvernemental Sunday Mail, la police recherche les journalistes du Times Jan Raath et Jerome Starkey qu'elle accuse de "répandre de fausses nouvelles".
"Ouh là, les policiers zimbabwéens ont lancé une +chasse à l'homme+ contre les journalistes @jeromestarkey et @Jan_Raath après l'article sur l'Iran" (...) Attendons de voir", a tweeté Jerome Starkey dimanche matin en renvoyant sur le site du Sunday Mail, sans s'exprimer sur le fond.
Contactée par l'AFP, une porte-parole du Times a déclaré que le journal était au courant de l'article publié dans le Sunday Mail zimbabwéen.
Le Times citait samedi le vice-ministre zimbabwéen des Mines sortant, Gift Chimanikire, selon lequel le pays aurait signé un protocole d'accord avec l'Iran prévoyant la livraison de l'uranium nécessaire pour se doter d'un armement nucléaire.
L'accord aurait été signé l'an dernier, alors que les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions à l'Iran à cause de son programme nucléaire contesté.
Le Zimbabwe est également sous le coup de sanctions internationales visant une dizaine de personnalités dont le président Robert Mugabe, qui a été réélu le 31 juillet pour un nouveau mandat de cinq ans. Mugabe a publiquement soutenu le programme nucléaire iranien.
Gift Chimanikire, qui fait partie de l'opposition avec qui Mugabe cohabitait depuis quatre ans, n'a pas pu être joint par l'AFP. Il a estimé que l'article du Times était biaisé, selon le Sunday Mail.
"Aucune licence (d'exploitation minière) n'a été délivrée. Je n'ai jamais dit une chose aussi stupide. (...) Nous faisons des prospections et nous n'exploitons pas (d'uranium au Zimbabwe). Il (Le journaliste du Times) pensait vendre son journal en écrivant des mensonges, et c'est une histoire spéculative et dangereuse. Il a juste montré une mentalité typique visant à dire des choses négatives sur le Zimbabwe", a-t-il déclaré, selon l'hebdomadaire dominical zimbabwéen.
Alors que l'AFP lui demandait si les forces de l'ordre recherchaient bien les journalistes du Times la porte-parole de police Charity Charamba s'est montrée surprise: "Je n'ai pas entendu parler de cette affaire. J'ai seulement reçu un appel de quelqu'un qui se renseignait et je vais devoir vérifier avec notre département des enquêtes."