220 000 tonnes de ces déchets ont été envoyées en de l’Europe vers l’Afrique occidentale en 2009.
Les pays africains refusent de continuer à voir leur continent servir de poubelle où sont jetés les déchets électroniques en provenance, en très grande partie, de l’Union européenne qui réalise ainsi une double bonne affaire : exporter des biens utilisés et se débarrasser de déchets dont la mise en décharge coûte très cher en raison de lois environnementales strictes.
Des milliers de tonnes de produits électroniques sont ainsi envoyées dans des pays africains où les composants informatiques de seconde main et les métaux recyclés peuvent avoir de la valeur.
Selon Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), « à partir d’une tonne de téléphones cellulaires, une fois retirées les batteries, vous pouvez extraire 3,5 kg d’argent, 340 grammes d’or, 140 grammes de palladium et 130 kg de cuivre ».
Les experts mettent l’accent sur le fait que ces équipements électriques et électroniques peuvent contenir des métaux lourds tels que le mercure et le plomb, ce qui peut nuire gravement à la santé humaine et à l’environnement. Ils expliquent que les substances dangereuses sont libérées lors de diverses opérations de démantèlement et d’élimination des déchets électroniques, ce qui pose des risques sérieux pour la santé des travailleurs en charge de ce type d’opérations.
Les déchets illicites exportés vers l’Afrique sont généralement cachés au sein de conteneurs transportant une autre cargaison légale, dans le but de tromper les inspecteurs.
Selon un rapport publié l’an dernier par le PNUE, intitulé « Déchets électriques et électroniques en Afrique : état des lieux », 220 000 tonnes de ces déchets ont été envoyées en de l’Europe vers l’Afrique occidentale en 2009.
Il s’agit parfois de dons afin de réutiliser ces déchets, même s’ils ne sont plus utilisables, comme le montre l’exemple du Ghana où 30 % des importations des produits de seconde main seraient inutilisables.
Le PNUE demande aux pays africains de contrôler plus strictement l’entrée de ces déchets électroniques qui commencent à constituer un réel problème. Les experts de cette institution internationale ont tiré la sonnette d’alarme sur les quantités de déchets électroniques qui vont connaître une croissance exponentielle en Afrique du fait du nombre de plus en plus grand d’ordinateurs et de téléphones portables qui seront utilisés, à cause de la forte croissance démographique et de la généralisation de l’accès aux équipements électroniques.
Selon un rapport du PNUE, le taux de pénétration concernant les ordinateurs personnels a été multiplié par 10 ces dix dernières années et le nombre d’abonnés à un réseau de téléphonie mobile par cent.
Les experts prévoient même qu’en 2017, la quantité de ces e-déchets sur le continent africain dépasserait celle générée en Europe. Les pays qui ont ratifié la convention de Bamako sur l’exportation de déchets dangereux en Afrique se sont réunis dans la capitale malienne en juin, pour la première fois depuis la signature de l’accord en 1991, et ont amorcé la riposte au fléau de l’importation sur le continent de déchets électroniques et électriques. Ils ont adopté une convention qui permet d’y mettre fin.
Il n’est jamais tard pour bien faire.