Les négociations menacées d’"effondrement", affirme un responsable palestinien.
« Israël » a donné mardi un coup d'accélérateur à la colonisation en autorisant la construction de 942 logements à l’est de Jérusalem occupée, à la veille de la reprise des négociations israélo-palestiniennes.
Cette décision a été aussitôt dénoncée par un haut responsable palestinien qui a estimé qu'elle menaçait de provoquer "l'effondrement" des négociations.
L'annonce de ces constructions s'est produite avant la libération par les forces d’occupation d'un premier contingent de 26 prisonniers palestiniens seulement prévue dans la nuit de mardi à mercredi. A l'exception d'un seul, arrêté en 2001, tous ces prisonniers ont été arrêtés avant 1994.
Au total 104 détenus condamnés doivent être relâchés au cours des neuf mois de négociations prévus. Alors que plus de 4 mille prisonniers sont toujours incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a, en revanche, refusé de s'engager sur un gel de la colonisation réclamée par les Palestiniens.
Dimanche son gouvernement avait déjà donné son feu vert à la construction de 1.187 logements en Cisjordanie et dans plusieurs quartiers de colonisation de Jérusalem-est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat.
Le nouveau projet à Jérusalem concerne le quartier de Gilo, situé dans la partie sud de Jérusalem, et qui jouxte la localité palestinienne de Beit Jalah en Cisjordanie. Plus de 200.000 colons israéliens vivent dans des quartiers de l’est de Jérusalem occupée.
Une décision qui relève de la provocation
"C'est une décision terrible qui relève de la provocation envers les Palestiniens, les Américains et le monde entier qui s'opposent tous à la poursuite de la colonisation", a affirmé Yossef Pepe Alalu, maire adjoint de Jérusalem et conseiller municipal au nom de l'opposition de gauche.
Selon un responsable de la "Paix maintenant", une ONG opposée à la colonisation, la décision de la municipalité comprend également la possibilité de construire 300 autres logements dans une phase ultérieure à Gilo.
Une menace de provoquer l'effondrement des négociations
Pour un haut responsable de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, "la colonisation menace de provoquer l'effondrement des négociations avant même qu'elles débutent".
"L'extension de la colonisation est sans précédent par son ampleur et viole les engagements pris par des Etats-Unis auprès des Palestiniens avant le début des négociations", a expliqué M. Rabbo.
Selon lui, "si le processus de négociations commence par une accélération de la colonisation, on peut se demander à quoi il va aboutir".