le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa a interdit les manifestations dans la capitale Manama.
Les autorités de Bahreïn affichent leur détermination à
empêcher une manifestation prévue mercredi sur le modèle de celle qui a abouti à la chute de Mohammed Morsi en Egypte.
En face, le groupe local Tamarrod ("rébellion" en arabe), du même nom que celui qui a mobilisé en Egypte contre Morsi, continue d'appeler à ce
rassemblement en dépit d'un durcissement des sanctions contre les manifestants.
En prévision de ce rassemblement, le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa a interdit les manifestations dans la capitale Manama.
"Quelques jours seulement nous séparent de la manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis. Les détails suivront", a écrit samedi le groupe Tamarrod de Bahreïn dans un communiqué.
Le groupe a publié son premier communiqué le 3 juillet, le jour où l'armée égyptienne a écarté et arrêté Morsi au Caire.
Début août, le groupe a adressé une lettre à l'ambassade américaine lui demandant de garantir la sécurité des manifestants, qui ont l'intention de se
rassembler devant ses portes.
Pour Tamarrod, "cela relève de la responsabilité morale des Etats-Unis" qui utilisent Bahreïn comme base pour leur Vème Flotte et sont de proches alliés
des Al-Khalifa, la dynastie au pouvoir dans ce petit royaume.
Tamarrod de Bahreïn dit vouloir instaurer "une démocratie réelle à l'instar de celles qui existent aux Etats-Unis et au Royaume-Uni". Depuis le début de la
contestation, l'opposition, dominée par les chiites, réclame l'instauration d'une réelle monarchie parlementaire.
"Nous devons vaincre le terrorisme", a clamé samedi le Premier ministre Khalifa ben Salmane Al-Khalifa, oncle du roi et en poste depuis plus de 40 ans.
"Cette île demeurera la flamme qui brûlera ceux qui cherchent à nuire à sa sécurité et à sa stabilité", a-t-il affirmé. "Nous devons préserver notre pays
du chaos et des destructions qui affectent tant d'autres".
Le roi Hamad vient de durcir les sanctions contre les auteurs d'"actes terroristes" et ceux qui y incitent, qui pourront désormais être déchus de la nationalité bahreïnie.
Les peines de prison ont été alourdies pour ceux qui participent à des manifestations non autorisées et même pour les parents qui laisseraient leurs
enfants mineurs s'y rendre.
Face aux nouvelles lois, l'ONU a appelé Bahreïn à respecter les droits de l'Homme.
"Nous appelons le gouvernement de Bahreïn à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'Homme, y compris celles concernant la
liberté d'expression et de rassemblement pacifique", a déclaré le 6 août Cécile Pouilly, porte-parole du Commissariat des Nations pour les droits de l'Homme.