22-11-2024 11:55 AM Jerusalem Timing

Oui labbouné, c’est nous, et ce ne sera pas la dernière!!

Oui labbouné, c’est nous, et ce ne sera pas la dernière!!

Sayed Nasrallah menace que le Hezbollah riposetera désormais à toute incursion israélienne terrestre, et raconte les dessous de la guerre 2006.

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah que la résistance fera désormais face à toute violation israélienne terrestre contre le Sud-Liban.

S’exprimant dans un entretien accordé à la télévision arabophone alMayadine, son éminence a également reconnu que c’est la résistance qui a déposé les deux engins explosifs qui ont explosé dans la région Labbouné, au passage des militaires israéliens, signalant qu’elle surveillait de près les agissements et les déplacements de l’unité israélienne et savait d’avance qu’elle allait y passer.

«  Nous n’admettrons plus jamais de violations terrestres et ferons face à celles que nous captons au moins », a-t-il menacé, après avoir indiqué que depuis 2006, l’Etat libanais à qui en incombé la responsabilité de ces régions a échoué dans sa mission.

Durant son entretien, le numéro du Hezbollah s’est surtout attardé sur les dessous de la guerre 2006,  celles de ses surprises, et surtout de ses tractations politiques dont il a révélés certains volets. Surtout lorsque le Premier ministre libanais qui était alors Fouad Siniora a tenté par les pressions politiques exercées sur la résistance de lui soutirer des concessions que les Israéliens et les Américains avaient échoué de par la guerre.

Les idées principales de l’interview

la résistance est leur problème


Le problème de nos adversaires avec nous est que cette résistance est engagée corps et âme dans la cause centrale de la nation, la cause palestinienne, et celle de la défense du Liban...
C’est la raison pour laquelle, jamais ils ne nous laisseront tranquilles..

Le problème de l’Occident, des US et des régimes arabes et que nous somme une résistance. Les problèmes internes qu’ils soulèvent ne sont que des moyens qu’ils utilisent pour nous prendre en cible, et ce avant et après l’an 2000. Ils nous avaient d’ailleurs proposé de nous laisser tranquilles et même de nous laisser nos armements à condition que je leur donne en personne des engagements de laisser tomber cette affaire. Tous étaient venus directement ou indirectement : les Américains, les Britanniques, les Français, pour nous faire cette proposition..

Je vous ai fait art une fois qu’après l’an 2000 Dick Cheney avait envoyé un américain d’origine libanaise qui est venu en sa qualité de journaliste, et puis durant la rencontre il a fait sa proposition, celle de nous faire entrer dans le gouvernement libanais, de nous faire reconnaitre sur le plan international, de libérer nos détenus israéliens,  de nous laisser notre armement, mais à condition que je m’engage, non pas en public, ni à l’écrit, mais dans une chambre fermée..

Nous avons directement refusé de donner un tel engagement, je lui ai dit que ce sujet est l’esprit et l’âme du Hezbollah, son essence, lorsque nous avons choisi cette voie, pour laquelle nous lui avons donné des sacrifices innombrables, et qu’il n’est en aucun cas un sujet de discussion..
Pour eux, notre problème est que nous sommes  une  résistance...

Aujourd’hui même, si nous accordons un tel engagement, toutes les choses changeront et ils n’exigeront pas notre désarmement. Bien au contraire, dans la région, ils voudraient noyer tout le monde arabe dans les armes pour mieux semer les zizanies... dans ce cas, les autres auraient su leurs réelles dimensions pour eux...

Labbouné, c'est nous

S’agissant de ce qui s’est passé à Labbouné, les Israéliens ont essayé de travestir les choses et d’aucuns libanais aussi..
Ce qui s’est réellement passé est qu’un groupuscule militaire a violé la frontière et est entrée au Liban, commettant une violation flagrante. En fait, il était formée de deux groupes israélien, le premier avait la mission d’entrer et le deuxième est resté à l’écart dans une zone à l’abri, dans l’attente du son retour.

Les derniers jours qui avaient précédé, les déplacements des Israéliens se faisaient sous les regard des combattants et des résistants qui étaient surs et certains qu’ils allaient revenir dans cette région qui a une topographie difficile, avec des arbustes, des roches... C’est alors que des engins ont été plantés. Il s’agit de nouveaux engins et non d’une mine israélienne qui traine depuis 1982 : le premier engin a explosé contre l’unité spéciale et quad la deuxième unité est intervenue, le deuxième engin est également intervenu. Bien entendu il y a eu des victimes, je ne connais pas le nombre et je ne suis pas sûr qu’il y ait eu des tués parce que c’est une région difficile, comme je vous l’ai dit...

Le nombre des éléments israéliens ne devrait pas être inférieur à 12 éléments, nous avons constaté que les Israéliens se sont employés pour cacher les réalités, sur la nature de leur mission, sur leur point de départ, celui de retour...
 

Je ne donnerai pas de détails non plus, je laisse certaines choses pour le temps..
Il se peut qu’ils soient entrés pour explorer un objectif, ou une région, ou pour déposer un appareil d’écoute ou autre, ou frapper une cible logistique. Nous en révèlerons les détails plus tard, ce n’est pas la première violation du genre, mais c’est une première à une telle profondeur...

Depuis 14 aout 2006, la responsablité de ces frontières en incombait à la l’Etat libanais, à l’armée libanaise, mais les israéliens les violaient sans cesse et nous restions à l’écart, tout en sachant qu’ils tentaient de régler l’affaire via des tractations et des contacts...

Dans certaines régions, comme dans les hameaux de Chébaa, il y a toujours eu des violations sachant que nous n’avons pas de présence là-bas. C’est quelque chose d’humiliant pour ceux qui se soucient réellement pour la souveraineté du Liban...

C’est ridicule, après plus de 60 années d’expérience avec les israéliens, certains insistent pour avoir recours à l’ONU ...

Ces derniers temps les violations ont pris une dimension opérationnelle, et semblaient vouloir prendre pour cibles les résistants ou les habitants aussi..
Cette opération ne sera pas la dernière et nous ne permettrons plus jamais de violations israéliennes terrestres, du moins celle que nous aurons captées.. Sans vouloir préciser les limites, nous allons contrer toutes les violations israéliennes, par les moyens plausibles.

Plus jamais de violations terrestres

Les pieds de ceux qui oseront entrer sur notre territoire seront  coupés et nous n’admettrons jamais plus les violations terrestres

Je sais ce que tous ceux qui se sont tus face à cette violation de Labbouné vont marteler, mais il est de notre droit de défendre notre terre..
Personne ne fait plus rien, ils (les israéliens)  entrent à leur guise, ils déposent où bon leur semble des appareils de d’écoute, ou des engins,.., ils enlèvent des libanais, sans aucune riposte, l’armée est impuissante...

Ce n’est pas étrange que la classe politique libanaise n’intervienne pas ni ne réplique.. Il en a été ainsi lorsqu’une grande partie du sud-Liban était aussi sous occupation, ils ont toujours été en dehors de la réalité... certaines forces libanaises ne considèrent pas Israël comme leur ennemi, c’est pour cela que cette violation ne décroche aucune riposte de leur part. En revanche, si c’était des syriens qui avaient effectué une telle incursion, ils se seraient offusqués.  Pour eux, c’est la Syrie qui est l’ennemi....il se peut que d’aucuns sortent pour justifier les violations israéliennes ...

La sécurité des gens dans les régions frontalières n’a jamais été de leurs priorités, ni jamais fait partie de leurs préoccupations..

Les israéliens ont dit au début que l’explosion a eu lieu à la frontière, mais le mensonge n’est pas passé. Par la suite après avoir évacué les blessés et les avoir enfermés, ils ont même interdit aux medias de parler. ...

S’agissant du recours à la Communauté internationale, notre position est inchangée, nous ne pouvons rien attendre d’elle. Vous savez, nous sommes prêts à accepter qu’elle mette sur le pied d’égalité la victime et le bourreau. Même ceci, elle ne peut le faire..

Il est de notre plein droit de ne pas nous taire face à une violation, d’autant plus qu’elle n’est pas seulement une question de souveraineté mais semble avoir des objectifs opérationnels.. Il s’agit de tuer des gens, des résistants, de déposer des engins et on ne peut les laisser faire...
La pire des choses c’est de devoir discuter s’il est ou pas de notre droit de faire face à une violation israélienne.

Nous avons effectué cette opération car elle était nécessaire et non par message aux Israéliens. Oui ils ont été surpris, que leur unité ait été  découverte, que de nouveaux engins aient été déposés, ils sont les plus aptes à savoir s’ils sont nouveaux et anciens. Oui ils ont bel et bien été surpris ...

Guerre 2006: les mêmes plans

Les plans de guerre n’ont pas été mis au point lors de l’enlèvement des deux soldats israéliens. Non, il n’y avait pas de plan de guerre spécialement conçu pour le lendemain de l’enlèvement. Mais auparavant, il n’y a toujours eu des plans de guerre.

Après le retrait israélien du sud-Liban en l’an 2000, tous les dirigeants israéliens étaient unanimes pour dire que ce qui s’est passé est une grande défaite. Ils avaient donc une revanche historique contre le Liban, ce qui s’était passé n’était pas une défaite tout court, mais un exploit qui plantait le dernier clou dans le cercueil du Grand Israël. C’était la fin du grand Israël, ils se devaient donc de se venger et nous avons depuis commencé à travailler, haj Imad Moughniyyé et ses frères avaient déployé des efforts énormes logistiques, militaires,...,  pour faire face à toute guerre éventuelle.

 

Nous étions prêts logistiquement, militairement, en hommes et en armes pour faire face à toute guerre, et nous l’attendions d’ailleurs depuis l’an 2000. La résistance n’a pas du tout été prise à l’improviste, ni été confuse, ni perturbée, toutes les batailles étaient préparées à l’avance.

La résistance n'est pas collée à la géograpghie

.. Dans notre orientation générale, notre stratégie n’a jamais été très collée à la géographie, si les israéliens insistent pour entrer, parfois on les laisse faire, notre objectif est de leur infliger le plus de pertes possibles, c’est là où réside leur principal point de faiblesse, et c’est ce qui tranche une bataille, l’ampleur des pertes. Dans certains cas nous avons accordé aux frères (combattants) une grande manœuvre de liberté, de choisir ce qu’il veulent faire et eux ont décidé de leur plein gré  de rester jusqu’au dernier souffle à Maroune Er-ras et à Aïta el-Chaab. Nous leur avions dit qu’ils pouvaient partir, mais ils ont décidé de rester sous les bombardements intensifs et sont tombés en martyre...

 En revanche à Bint-Jbeil, la décision était de rester sur place jusqu’à la derrière goutte de sang.. Il fallait à tout prix interdire aux israéliens d’y rentrer et de les combattre jusqu’à la fin, parce les possibilités étaient fournies, la résistance se devait de réaliser ces objectifs et la résistance pouvait défende Bint-Jbeil, c’est une grande localité, sans oublier aussi la valeur symbolique qu’elle requiert.

Au début, nous pensions que la bataille allait se poursuivre des mois, et nous nous étions ravitaillés en missiles et roquettes en fonction de cette prévision d’une bataille de plusieurs mois... et nous aurions d’ailleurs pu jeter un nombre supérieur de missiles quotidiennement...
En 1996, les calculs de Shimon Perez qui était alors Premier ministre par intérim était que les roquettes Katiouchas allaient être épuisées, raison pour laquelle nous nous étions apprêtés à une guerre de plus de 6 mois.

Vous avez remarqué que les derniers jours de la guerre, le nombre des tirs s’est élevé au lieu de baisser, parce que nous en avions encore en stocks, sans oublier bien entendu que le pilonnage se devait d’escorter les tractations qui battaient leur plein ...

 

Le message des résistants : une lettre d’amour

S’agissant des messages que les résistants m’ont envoyé, et la réponse que je leur ai faite, il faut savoir que dans la résistance au Liban, les relations ne sont pas de nature hiérarchique, basées sur les ordres et l’obéissance mécaniques, il s’agit surtout de relations de fraternité et d’amour entre tous. Certains sont prêts à se sacrifier pour leurs frères, ce ne sont pas des relations organisationnelles, mais des relations affectives...

Les résistants ont voulu m’envoyer cette lettre parce qu’ils voulaient nous rassurer que la situation n’est pas aussi mauvaise qu’elle pouvait sembler l’être, surtout qu’ils sont sur le terrain. C’est l’idée de l’un d’entre eux, qu’il a proposée aux autres, dans plusieurs positions. C’est haj Imad qui a pris la décision de la diffuser aux medias, j’étais un peu réservé, et j’ai dû répondre à travers les medias et j’ai essayé tant que j’ai pu contrôler mes émotions mais ça s’est vu, ça s’est senti surtout à travers ma voix... J’ai pour eux beaucoup d’amour et d’affection... l’un des plus importants atouts de force de cette résistance est cette affection sincère entre eux et moi et entre eux aussi...

Des cornets contre les mirkavas

Oui le massacre des Mirkavas a été l’une des plus grande surprises. Après le bombardement du navire de guerre israélien Saair. Nous avions plusieurs armements anti blindés de différentes portées, à la vision nocturne et aux impacts différents sur les chars. Les Mirkava sont blindés contre certains obus, alors nous avons cherché les cornets mais il n’est pas suffisant de s’approprier des armes, nous sommes entrainés sur cet armement, mais nous avons aussi réalisé notre propre formation spéciale qui s’était entrainée, et dont très très peu savaient l’existence, c’était une formation ultra secrète

Comme pour le pilonnage du navire, les israéliens n’envisageaient nullement que nous  puissions posséder un tel armement sol mer, ni où nous pouvions le stocker, ni si nous savions l’utiliser.

Nous étions surs et certains que nous allions pouvoir détruire les chars israéliens grâce aux cornets et nous avions les quantités nécessaires. Les israéliens ont reconnu que quelques 200 chars et blindés ont été détruits et endommagés et nous étions prêts à en détruire des centaines.

Tel Aviv contre Beyrouth, pour de vrai

C’est le chef d’Etat-major Dan Haloutz qui avait été le premier à menacer de bombarder Beyrouth, alors que s’était instaurée l’équation de Haïfa et après Haïfa, en échange de la Banlieue. En menaçant de bombarder Beyrouth, il voulait ménager Haïfa Mais c’est grâce a la Résistance que la capitale été ménagée, et non grâce aux tractations  politiques, les israéliens étaient disposés à la bombarder mais nous avons imposé une nouvelle équation celle de Beyrouth-Tel Aviv
Bien entendu, nous avions la possibilité de bombarder Tel Aviv et nous avons voulu profiter de nos capacités pour protéger Beyrouth. Lors que j’ai dit après Haïfa, j’insinuai par-là Tel Aviv. Deuxièmement, il n’y avait pas l’éventualité de menacer et de ne pas s’engager. Notre crédibilité nous est très chère, depuis 82, Hezbollah a toujours été pointilleux sur sa crédibilité. Même en guerre psychologique, elle fait partie de notre credo. Il est facile de faire une guerre psychologique par des mensonges, mais il est difficile qu’elle soit basée sur les réalités. Mais c’est notre for..

 Manque d'informations

 Durant la guerre 2006, l’un des points faibles des israéliens a été leur manque d’informations. Il en a été ainsi lorsqu’ils ont opéré une descente à Baalbek en croyant que les deux soldats israéliens enlevés se trouvaient à l’hôpital Hikmat.
Sachant que cet hôpital était une cible civile, il n’y a avait personne de la résistance. Cette région était en dehors des cibles et nous n’étions pas disposés à protéger les hôpitaux. Des hôpitaux c’est censé être épargné. Même de notre part !
De même, nous n’avons jamais prétendu que nous étions présents dans toutes les régions et que nous pouvions les défendre, jamais nous ne nous sommes présentés comme étant engagés à faire face à toute violation, il se peut que ce soit une lacune de notre part, nous sommes des humains, il y a eu plusieurs descentes mais celle-ci a été la plus médiatisée.

Les gens : là où le bat blesse

Les Israéliens ont effectuée dans la banlieue sud deux grandes frappes hormis les premiers bombardements qui ont été particulièrement violents : le bombardement du complexe religieux de sayed AlAwsiya et le complexe résidentiel de l’imam Hassan. Dans les deux cas, ils ont dit que la cible était moi mais je vous assure que je n’ai jamais été dans ces deux endroits.
Je pense que le bombardement du complexe de l’imam Hassan, qui a eu lieu le dernier jour de la guerre, après la conclusion du cessez-le-feu, l’objectif était d’entacher notre victoire par le sang et les Israéliens savent ou le mat nous blesse. Chez les gens. ..

Une promenade à Beyrouth

Pendant la guerre, je suis sortie de la banlieue avec haj Imad et des frères. Nous nous sommes promenés dans la ville de Beyrouth et j’ai été surpris par les embouteillages dans les rues, dans les restaurants et les plages et les fêtes. En comparaison avec la banlieue, on a l’impression qu’on est dans deux états séparés. Je ne les blâme pas. Les habitants de Beyrouth sont nos frères et notre peuple... Mais ceci rappelle l’injustice infligée à la banlieue. Nous avons marché, durant la nuit et avons acheté des sandwiches et de la glace et puis nous sommes revenus vers notre pauvre banlieue.

 

Haj Imad : en tête de la pyramide

Avec haj Imad, nous étions souvent ensemble. Mais pas tout le temps. Pour des raisons sécuritaires. Il est déconseillé en temps de guerre que tous les frères restent  ensemble, au risque de périr tous dans un seul bombardement.
Surtout à la fin, lorsque les Israéliens ont terminé toutes leurs cibles, et en réponse à Haïfa se sont mis à bombarder sporadiquement, meme là où il n’y a avait ni centre du Hezbollah ni maison d’un membre du Hezbollah... 

Mais cette guerre, pour être juste, son triomphe elle ne peut attribué a quelques personnes seulement, il est  vrai que Haj Imad se trouvait en tête de la formation jihadiste, en tête de la pyramide, c’est vrai qu’il a œuvré nuit et jour pour préparer la riposte à la guerre. Haj Imad a été un innovateur, et n’a jamais été un imitateur. Il a travaillé avec beaucoup d’assiduité et entretenait des liens excellents avec les frères. Durant la guerre nous étions en consultation continue et lui et les autres frères aussi. Etrangement, tout au long de cette guerre, tous étaient serins, calmes, confiants, et n’ont jamais été confus ou hésitants...
 

La Syrie nous a ouvert ses dépôts

Il est du droit de la Syrie de parler de son rôle dans cette guerre. Même avant la guerre, une grande part de notre préparation se basait sur des armes en provenance de la Syrie, qui a été le pilier de notre capacité balistique utilisée contre Haïfa. Les armes étaient de fabrication syrienne et étaient de bonne qualité
Nous avons aussi obtenu les Cornet de la Syrie. Durant la guerre, les dépôts d’armements de l’armée syrienne ont été ouverts aux Libanais. Sans hésitation. et nous nous sommes servis, par prévention..

Le président syrien, dès le début de la guerre, nous a contactés via un canal, et nous a transmis que la guerre est une grande  bataille et les objectifs étaient clairement exprimés : écraser le Hezbollah. Le président syrien avait bien vu que l’attaque était internationale et régionale, sans oublier l’implication de partie internes et il s’attendait à ce que aussi la Syrie soit visée, dont Damas, Via Hasbaya, en traversant la série montagneuse orientale, et il semble que la direction syrienne ait envisagé de s’installer dans cette région pour protéger la capitale...

Avant 2006, on avait proposé au président syrien de rester au Liban et d’envoyer des forces au sud en échange de désarmement de la résistance et des camps palestiniens, ce à quoi il a répondu que cet armement faire partie de la sécurité nationale arabe syrienne. Et il me l’a dit.

Pas besoin d'une guerre régionale

 Il m’avait dit ce qu’il a envisagé, mais je lui ai répondu que notre situation est excellente et qu’ils ne parviendront a  écraser la résistance et que nous nous dirigeons vers une victoire. Je lui ai dit que Damas ne serait pas en danger et que nous ne voulons pas de guerre régionale parce que nous n’en avons pas besoin.

C’est un homme qui respecte les avis des autres et sa direction suivait heure pour heure ce qui se passait. Ce ne sont pas seulement les gens et le peuple syrien qui nous ont accueillis, mais aussi le régime qui nous a accueilli et ouvert grands ses bras. Si ce régime nous avaient rejetés, les gens n’auraient rien pu faire. Assad avait raison de dire dans son discours que c‘est une victoire aussi pour la Syrie..
Certains refusent que nous leur offrions la victoire, ils refusent la victoire. Durant la guerre nous n’avons pas transporté des armes d’Iran. Nous n’en avions pas bien nous étions bien préparés.

Pourquoi avoir arrêté la guerre

Concernant la cessation des hostilités, certains frères ont suggéré de poursuivre la guerre encore deux ou trois semaines de plus. Ils avaient des estimations selon lesquelles ils pouvaient déloger la patrouille israélienne qui était entrée et pouvaient la détruire.

Il s’agissait d’une éventualité, mais les choses étaient déjà entreprises pour le compromis, et puis il y a le sujet des gens que nous prenons en considération, leur capacité d’endurance qui toujours été prise en considération depuis le début en 1982. Le sujet des gens est une priorité quoiqu’ils n’aient jamais fait pression sur nous, vous les avez vus pendant la guerre. De plus, nous étions arrivés à un stade ou l’ennemi avait échoué de réaliser ses objectifs.

Concernant les pourparlers entamés à cette époque, c’est Nabih Berri qui a été chargé de nous représenter. A cette époque, le  président de la république était Emile Lahoud. Tout en sachant que ce dernier était un fervent partisan de la résistance, et un dirigeant patriotique par excellence, nous ne l'avons pasc choisi parce qu’il avait été banni par une bonne partie de la Communauté internationale et de la classe politique au Liban.

Pas confiance en Siniora et compagnie 

Or nous ne pouvions que recourir au chef du Parlement, alors que le Premier ministre aurait dû en principe aussi entre le deuxième choix. Mais ce poste à cette époque était occupé par Fouad Siniora, en qui nous  n’avions pas du tout confiance dans ce dossier. La bataille politique hélas avant d’être avec les Américains et les Britanniques, elle était avec Fouad Siniora et son équipe politique. Si nous leur avions donné nos têtes ils nous les auraient décapitées....

Même avant la guerre 2006, depuis le martyre de Rafic Hariri, l’armement de la résistance était dans leur collimateur et une forte pression était faite sur la résistance. Sur la table du dialogue, ils ne sont venus que pour régler cette question, l’objectif des 14-mars n’était pas de défendre le Liban ni d’élaborer une stratégie de défense mais de désarmer la résistance...

Durant la guerre, tous les Libanais ont vu quel a été leur position. Avec le gouvernement dans lequel nous étions et qu’il présidait, il y a des engagements et des promesses qui n’ont pas été respectés.

Dès le début de la guerre, cette équipe politique  a adopté les objectifs des autres (ennemis de la résistance), alors que la guerre faisait rage, on nous a contacté –je ne veux pas mentionner de noms- pour nous sommer d’accepter les conditions pour faire cesser la guerre : livrer l’armement de la résistance, accepter le déploiement des forces multinationales et non de la FINUL dans le sud, dans l’aéroport et les ports, la livraison des deux soldats israéliens enlevés...Nous avons refusé.

Ecraser la résistance

Même les responsables saoudiens parlaient dans cette logique : écraser le Hezbollah. Cette équipe avait adopté ces objectifs quand bien même les israéliens avaient baissé le plafond de leurs objectifs. Au début, ils insistaient pour désarmer la résistance entièrement. Ils ont fini par demander un désarmement au sud du Litani.

Au début, ils voulaient une présence de 15 mille soldats de la Finul avant de retirer leurs militaires. Par la suite, ils ont baissé à 2000. Ils exigeaient également la livraison des deux détenus israéliens au préalable. Par la suite, il se sont résignés à ce que leur libération soit négociée dans les tractations.

A aucun moment durant les derniers jours  de la guerre, Siniora n’a compati ni humainement, ni moralement, ni politiquement. Il n’avait de mots que pour exiger le déploiement des forces régulières et de l’armée au sud-Liban et sur l’ensemble du territoire libanais... S’agissant de la résolution 1701, et la date de son entrée en vigueur, alors que le bombardement israélien faisait rage, Siniora et toute l’équipe du 14-mars posaient comme condition que le Hezbollah s’engage à ne pas garder son armement au sud du Litani, sinon il serait du droit de la Finul de perquisitionner. Ce que nous avons refusé de leur accorder. même les habitants n’auraient pu accepter..   La seule chose que nous leur avons accordé est de s’abstenir de toutes apparences armées... Même les Américains et les Israéliens n’étaient plus attachés à ces conditions...

Après la guerre, lorsque le rapport de Winograd a conclu que l’un des atouts de force pendant la guerre a été le réseau de communication qui n’a jamais été interrompu, nous avons vu comment Siniora et son équipe ont tout fait pour nous le confisquer en 2007,..., et nous avons vu comment il a déplacé vers le gouvernement les problèmes avec les Israéliens... 

Ce que cheikh Hamad voulait savoir

Après la guerre, le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem est venu me voir en me disant avoir une question pressante à me poser. Il m’a raconté qu’a New York, dans le siège de l’ONU, lorsqu’il était arrivé au début, l’ambassadeur américain John Bolton l’avait accueilli en lui disant que la seule chose qu’il avait a faire est d’intimer au Hezbollah de livrer ses armes, faute de quoi la guerre allait se poursuivre...

Mais le prince Hamad a constaté qu’à un certain moment, les israéliens ont nettement allégé leurs revendications : ils n’ont plus exigé le désarmement total et se sont contentés de réclamer un désarmement  au sud du Litani, et comme nous l’avons dit, ils ont baissé à 2000 le nombre des soldats onusiens pour sortir du Liban ...

Les Israéliens ont tout utilisé

A un certain moment de la guerre, a-t-il dit, l’ambassadeur israélien a demandé à le voir  et lui a dit qu’il fallait procéder à une cessation immédiate des hostilités. Il a dit aussi avoir vu Bolton qui lui a aussi demandé de déployer ses efforts pour obtenir au Conseil de sécurité une cessation des hostilités. Lorsqu’il est venu chez moi, cheikh Hamad voulait a tout pris savoir ce qui s’était à ce moment passé sur le terrain, pour que les deux représentants israélien et américain aient changé leurs positions.

Dans son livre, le président américain Gorges Bush a dit comment la secrétaire d’Etat américaine Condolezza Rice avait exigé la cessation des hostilités. Il est clair qu’Israël était sur le point de s’effondrer.   L’aviation avait terminé de frapper tous les objectifs inscrits dans sa banque de données, sans pour autant stopper les tirs missiles. Israël avait perdu la bataille navale, après le bombardement de son navire Saair. Et puis il y a eu le massacre des Mirkavas. Même lorsqu’ils ont décidé d’envoyer leurs hélicoptères de combat, dans la nuit, pour faire une descente de leurs soldats sur le Litani,  l’un d’entre eux a été détruit, et il y a eu cinq tués, selon leurs aveux.

Dans cette guerre, les israéliens avaient tout utilisé, tous leurs moyens, toutes leurs capacités, ce n’est pas vrai qu’il y avait des lacunes.  C’est pour cela qu’ils ont pris la décision d’arrêter la guerre...Si nous avions un chef de gouvernement fidèle et honnête qui se préoccupe exclusivement des intérêts du Liban, nous aurions pu imposer nos conditions, nous aurions pu restituer nos détenus, nous aurions pu restituer les hameaux de Chébaa. Mais les dernier jours  de la guerre, la vraie bataille était politique et intérieure et pas au Conseil de sécurité...