Le chef de l’armée assure que l’Egypte ne "pliera" pas devant la violence des Frères. 36 détenus pro-Morsi morts asphyxiés lors d’une tentative d’évasion. L’UE prête à "réexaminer" ses relations avec l’Egypte.
Au moins 27 policiers ont été tués lundi dans le Sinaï, dont 25 dans l'attentat le plus meurtrier contre les forces de l'ordre depuis des années en Egypte, ont annoncé des sources de sécurité.
Au moins 25 policiers ont été tués lorsque des hommes armés, appartenant à des groupes takfiris, ont tiré à la roquette et à l'arme automatique sur deux minibus de la police se dirigeant vers la ville de Rafah, où se trouve le point de passage vers la bande de Gaza, selon ces sources.
Le ministère de l'Intérieur a accusé des "terroristes", tandis que les sources de sécurité ont précisé que trois des assaillants avaient été arrêtés.
Peu après, l'Egypte a fermé pour une durée indéterminée le poste de passage de Rafah, seul accès à la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlé par « Israël ». Le terminal avait déjà été fermé la semaine dernière, mais il avait en partie rouvert samedi, selon le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien.
En outre, à la mi-journée, au moins deux officiers de police ont été tués dans deux attaques à Al-Arich, la capitale du Nord-Sinaï, selon des sources au sein des services de sécurité.
Dans le même temps, deux hommes ont été tués et un troisième arrêté alors qu'ils attaquaient des policiers et des militaires au Fayoum, une oasis au sud du Caire, selon des sources de sécurité.
Ces attaques interviennent sur fond de grave crise politique en Egypte.
L'Egypte ne "pliera" pas devant la violence
Dimanche, le général Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l'armée égyptienne, a assuré que l'Egypte ne "plierait" pas devant la violence des Pro-Morsi, lors d'une réunion avec les principaux chefs militaires et de la police.
"Quiconque imagine que la violence fera plier l'Etat et les Egyptiens doit revoir sa position, nous ne resterons jamais silencieux face à la destruction du pays", a déclaré le général Sissi dans sa première déclaration depuis le début, mercredi, des affrontements avec les partisans du président déchu.
Le chef de l'armée a tenu ses propos lors de la réunion d'une centaine d'officiers supérieurs de l'armée et de la police, ainsi que du ministre de l'Intérieur Mohammed Ibrahim.
Plus de 750 personnes ont été tuées dans les heurts en cinq jours, des pro-Morsi pour la grande majorité, mais aussi 70 policiers.
36 détenus morts asphyxiés lors d’une tentative d’évasion
Sur le terrain, l'Alliance anti-coup d'Etat, la coalition pro-Morsi, a appelé à de nouvelles manifestations au Caire après la prière de l'après-midi vers 14H00 GMT.
Dimanche, elle avait annulé des cortèges qui devaient partir des mêmes mosquées, invoquant des raisons de sécurité.
Par ailleurs, 36 détenus pro-Morsi sont morts dimanche au cours d'une tentative d'évasion pendant leur transfert vers une prison près du Caire. Les prisonniers ont péri asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés par les policiers, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Il s'agit de 36 Frères musulmans avait auparavant indiqué le ministère.
Le convoi transportait plus de 600 Frères musulmans et sympathisants du Caire vers une prison de la banlieue de la capitale égyptienne. Certains d'entre eux ont enlevé un officier de police en tentant de s'évader, selon le ministère.
L’UE menace de réexaminer ses relations avec l’Egypte
Au niveau politique, les représentants des 28 Etats membres de l'UE devaient se réunir lundi à Bruxelles pour se pencher sur la crise égyptienne.
Dimanche, les dirigeants de l'Union européenne, Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso, ont averti le gouvernement égyptien que l'UE était prête à "réexaminer" ses relations avec l'Egypte s'il ne mettait pas mis fin aux violences. Ils estiment que la responsabilité d'un retour au calme incombe à l'armée et au gouvernement.
Au Caire, dans ce qui apparaît être un geste d'apaisement, le gouvernement a interdit les "comités populaires", des jeunes armés prenant pour
cible au Caire tous ceux dont ils pensent qu'ils sont des pro-Morsi.