Ban a demandé à l’opposition syrienne de coopérer avec la mission d’experts.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi le déploiement de moyens militaires permettant de fournir des "options" à Barack Obama s'il ordonnait une intervention en Syrie, alors que la Russie s'est opposée à tout recours à la force après les allégations d'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien.
Le ministre américain de la Défense Chuck Hagel, en route pour la Malaisie, a immédiatement souligné que ces renforts américains -qu'il n'a pas détaillés- ne signifiaient en rien qu'une décision d'intervention avait été prise contre le régime de Bachar al-Assad.
Quelques heures plus tôt, le président Barack Obama avait lui aussi mis en garde contre toute nouvelle intervention militaire des Etats-Unis au Moyen-Orient. Il a toutefois jugé "profondément inquiétantes" les récentes allégations pesant contre le régime syrien, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques ayant fait un grand nombre de victimes mercredi près de Damas.
"Le département de la Défense a la responsabilité de fournir au président toutes les options pour faire face à toutes les éventualités", a expliqué Hagel avant une nouvelle tournée en Asie.
Selon un responsable de la défense à Washington, ces moyens comprennent notamment l'envoi en Méditerranée d'un quatrième destroyer équipé de missiles de croisière.
De son côté, la communauté internationale a appelé l'ONU, dont des experts se trouvent en Syrie, à vérifier sur place les accusations de recours aux armes chimiques. Une haute responsable de l'organisation est d'ailleurs attendue samedi dans la capitale syrienne pour négocier les modalités de l'enquête.
La Russie a dénoncé une "provocation" des rebelles et jugé "inacceptables" "les appels de quelques capitales européennes à faire pression sur le Conseil de sécurité et à décider dès maintenant de recourir à la force".
La veille, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, a estimé que si l'utilisation d'armes chimiques par le régime était avérée, il fallait "qu'il y ait une réaction" qui "peut prendre la forme d'une réaction de force".
Son homologue britannique William Hague a été plus direct, accusant le régime d'Assad d'être responsable de "l'attaque chimique".
"Crime contre l'humanité"
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a averti que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un "crime contre l'humanité" aux "graves conséquences pour celui qui l'a perpétré".
Ban a aussi demandé à l'opposition syrienne de coopérer avec la mission d'experts, dirigée par Aake Sellström, arrivés dimanche à Damas avec un mandat se limitant à déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas) et Homs (centre).