Armes chimiques: la Syrie donne l’accès aux enquêteurs de l’ONU alors que le gouvernement américain discute d’éventuelles options pour une intervention militaire dans le pays du Moyen-Orient.
Les substances chimiques découvertes samedi lors d'une opération de l'armée syrienne menée samedi dans le quartier de Jobar, à Damas, sont destinées à fabriquer les gaz de combat, a annoncé dimanche le commandement de l'armée gouvernementale dans un communiqué cité par l'agence SANA.
"Lors de l'opération de notre courageuse armée menée à Jobar, un dépôt de précurseurs destinés à fabriquer des armes chimiques et une provision d'antidotes ont été découverts. La présence de ces substances chez les groupes terroristes est une preuve flagrante de l'utilisation de gaz de combat contre notre peuple et son armée et confirme que tous ce qui est nécessaire pour faire usage d'armes chimiques est obtenu depuis l'étranger par les terroristes", indique le communiqué.
Par ailleurs, la Syrie a assuré à l'Iran qu'elle permettra aux enquêteurs de l'ONU de visiter le site de la récente attaque présumée à l'arme chimique dans les environs de Damas, alors que le gouvernement américain discute d'éventuelles options pour une intervention militaire dans le pays du Moyen-Orient.
La Syrie va collaborer avec les inspecteurs de l'ONU actuellement dans le pays et leur permettra de visiter les endroits où des attaques aux armes chimiques menées par des groupes terroristes ont eu lieu, a rapporté l'agence de presse officielle IRNA de l'Iran, citant la déclaration du ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem effectuée lors de sa conversation téléphonique avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu jeudi de manière exceptionnelle avec son homologue syrien Walid al-Moualem à propos de l'attaque présumée aux armes chimiques, a annoncé samedi soir un responsable du département d'Etat.
Lors de cette conversation, M. Kerry a dit à son interlocuteur que le "régime syrien, s'il n'avait rien à cacher, aurait dû autoriser un accès immédiat et sans entrave au site" concerné près de Damas.
Au lieu de cela, le régime syrien a "continué d'attaquer la région affectée" par l'attaque présumée du 21 août pour en "bloquer l'accès et détruire les preuves", a accusé le chef de la diplomatie américaine selon ses propos rapportés par le diplomate américain.
M. Kerry a également "souligné auprès de M. Moualem avoir reçu les assurances complètes des commandants de l'Armée syrienne libre (la rébellion, Ndlr) qu'ils assureraient la sécurité d'enquêteurs de l'ONU dans la zone concernée".
Cependant, la coalition nationale syrienne (CNS), le principal groupe d'opposition en exil soutenu par l'Occident, a appelé les pays occidentaux et arabes à intervenir afin de stopper l'effusion du sang en Syrie.
"Nous demandons au président américain Barack Obama et aux dirigeants des autres pays occidentaux et du monde arabe d'être responsables et d'intervenir afin d'arrêter le 'massacre' en Syrie", a déclaré Ahmad al-Jarba, président de la CNS à Istanbul, en Turquie.
Il a ajouté que les dirigeants de la CNS ont eu des conversations téléphoniques avec les dirigeants des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, du Qatar, de la Jordanie et de la Turquie, au cours desquelles ils leur ont demandé de prendre de nouvelles mesures et des mesures plus sérieuses.
Parallèlement, le président américain Barack Obama a discuté d'éventuelles options pour répondre aux allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie avec ses responsables militaires et de la sécurité et les alliés étrangers des Etats-Unis.
En outre, la Maison Blanche a affirmé que le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont discuté des défis de sécurité en Syrie.
Les deux dirigeants ont promis de continuer leurs consultations étroites sur l'utilisation présumée d'armes chimiques par les forces syriennes contre les civils dans les environs de Damas, ainsi que sur d'éventuelles réponses de la communauté internationale à l'utilisation d'armes chimiques, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN vendredi, M. Obama s'est montré très réticent face à une éventuelle intervention militaire en Syrie, en soulignant que "si les Etats-Unis décident d'attaquer un autre pays sans mandat de l'ONU, ni preuves claires qui pourraient être présentées, on peut se demander si de telles démarches peuvent être approuvées par la loi internationale".
Des médias locaux ont cité samedi des responsables américains de la Défense, qui ont révélé sous couvert d'anonymat que dans le cadre de la préparation militaire américaine, la marine américaine a déployé un quatrième destroyer équipé de missiles de croisière dans l'est de la mer Méditerranée.
Alors les Etats-Unis et ses alliés examinent une éventuelle réponse militaire, le gouvernement syrien a écarté la possibilité d'une intervention militaire étrangère, soulignant qu'une frappe sur la Syrie provoquerait le chaos dans toute la région du Moyen-Orient.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision panarabe Al-Mayadeen samedi, le ministre syrien de l'Information Omran al-Zoubi a déclaré que la pression de Washington ne serait pas utile et pourrait être "une perte de temps".