Moscou a également mis en garde contre la répétition de "l’aventure" en Irak.
La Russie a mis lundi en garde les Etats-Unis contre les conséquences "extrêmement graves" d'une possible intervention militaire en Syrie au cours d'un entretien téléphonique entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry.
"M. Lavrov a attiré l'attention de son interlocuteur sur les conséquences extrêmement graves d'une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord où des pays comme l'Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés", selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
La Russie "est très inquiète" par les récentes déclarations américaines selon lesquelles Washington est prêt à "intervenir" dans le conflit syrien, a souligné le chef de la diplomatie russe.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a téléphoné dimanche au secrétaire général de l'ONU et à ses homologues britannique, français, canadien et russe pour leur dire avoir "très peu de doutes" quant à l'usage d'armes chimiques par Damas le 21 août.
Dans ce contexte, "la Russie appelle à s'abstenir de faire pression sur Damas, ne pas céder aux provocations et tenter de créer des conditions normales pour que la mission de l'ONU puisse mener une enquête minutieuse et impartiale sur place", selon le communiqué.
Moscou met en garde contre la répétition de "l'aventure" en Irak
Dimanche, la Russie a également appelé fermement les Occidentaux à ne pas commettre une "erreur tragique" en Syrie, mettant en garde contre une répétition de "l'aventure" en Irak.
"Nous appelons vigoureusement ceux qui, en essayant à l'avance d'imposer aux experts de l'ONU les résultats de leur enquête, évoquent la possibilité de mener une opération militaire en Syrie, à faire preuve de bon sens et à ne pas commettre une erreur tragique", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, cité dans un communiqué.
Dans un second communiqué, il s'est montré plus ferme, mettant en garde contre une répétition du scénario irakien.
"Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d'il y a dix ans, quand, en prenant pour prétexte des informations mensongères sur la présence en
Irak d'armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l'ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences", a-t-il dit.
Moscou réagissait juste après le feu vert du gouvernement syrien à l'ONU pour une enquête dès lundi sur l'attaque meurtrière de mercredi près de la capitale syrienne.