Barack Obama risque de sans mettre en danger sa crédibilité vis-à-vis des alliés - et des adversaires -de l’Amérique dans le monde.
Selon un récent sondage, 60 % des Américains se prononcent contre une intervention militaire en Syrie.
Neuf pour cent seulement des personnes interrogées dans cette étude, réalisée entre le 19 et le 23 août - soit après le raid présumé du faubourg damascène de la Goutha survenu le 21 août au matin -, pensent que le président Barack Obama se doit d'agir.
Dans le détail, un Américain sur quatre interrogé dans ce sondage apporterait son soutien à une intervention américaine en cas d'attaque à l'arme chimique par le chef de l'Etat syrien dirigée contre des civils. Ils seraient 46% à s'y opposer.
Ce soutien à une action militaire marque une baisse par rapport au sondage Reuters/Ipsos du 13 août, qui donnait une proportion de 30,2% d'Américains favorables à une intervention et de 41,6% de personnes hostiles.
Le dernier sondage a été réalisé alors que les premières images, souvent poignantes, de victimes du raid présumé diffusées par des agences proches de la rébellion, commençaient à faire le tour du monde.
Lié par sa promesse de l'été 2012, qui faisait de l'utilisation des armes chimiques une «ligne rouge» dont le franchissement pourrait déclencher une intervention extérieure, Barack Obama ne peut pourtant se dédire sans mettre en danger sa crédibilité vis-à-vis des alliés - et des adversaires - de l'Amérique dans le monde.
Les États-Unis avaient jusqu'à présent privilégié une formule de compromis, consistant à aider l'opposition syrienne de façon discrète et minimale, en formant les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) en Jordanie et en renforçant, dans ce même pays, le dispositif militaire (chasseurs F-16 et batteries de missiles Patriot). Seront-ils contraints de passer la vitesse supérieure après l'utilisation d'armes chimiques au sud de la capitale?