Des boudhistes ont incendié volontairement des maisons de musulmans.
Des centaines de musulmans étaient sans abri lundi en Birmanie après l'incendie volontaire de leurs maisons par un millier d'émeutiers bouddhistes.
"Ils vivaient en paix depuis tant d'années. C'est la première fois qu'ils voient des violences" dans la région de Sagaing (centre), jusqu'ici épargnée, a déclaré Myint Naing, député local du parti d'opposition d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Une école a été mise à la disposition des réfugiés, entre autres camps, et la situation était revenue à la "normale" lundi, selon le quotidien officiel New light of Myanmar, précisant que 12 personnes avaient été interpellées.
Les troubles se sont produits le week-end dernier dans les environs du village de Kanbalu. Les émeutes ont éclaté samedi soir après l'arrestation d'un musulman soupçonné de « tentative de viol » d'une bouddhiste à Kanbalu.
Quand la police a refusé de remettre l'homme à la foule, parmi laquelle se trouvaient des moines bouddhistes, elle s'en est prise aux maisons et commerces appartenant à des musulmans dans les environs.
Il s'agit du premier incident antimusulman signalé dans la région de Sagaing. En mars, des dizaines de personnes ont été tuées dans la région voisine de Meiktila dans des violences antimusulmanes.
La Birmanie a connu plusieurs épisodes de violences intercommunautaires --principalement dirigées contre les musulmans--, dans ce pays majoritairement bouddhiste.
En 2012, des violences anti-musulmanes avaient fait plus de 200 morts et 140.000 déplacés.
Ces événements ont mis en lumière une islamophobie latente dans un pays majoritairement bouddhiste qui compte environ 4% de musulmans.