Pour Washington et Londres, il est "possible" d’intervenir en Syrie sans unité au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le pouvoir syrien est prêt à faire face "à tous les scénarios", au moment où les puissances occidentales étudient des options militaires après une attaque chimique présumée près de Damas, a affirmé lundi à l'AFP un haut responsable au sein des services de sécurité.
"Les menaces occidentales de frappe contre la Syrie entrent dans le cadre des pressions psychologiques et politiques sur la Syrie, mais dans tous les cas nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios", a-t-il dit.
"Nous espérons que ceux qui tentent de pousser vers une action militaire se montrent raisonnables. Nous sommes convaincus que la sortie de la crise ne sera que politique", a-t-il ajouté.
"Tout problème, dans quelque point que ce soit, aura des impacts sur toute la région, car la situation en Syrie est complexe et compliquée", a-t-il encore dit.
Le président syrien Bachar al-Assad a prévenu Washington que toute intervention militaire contre son pays serait vouée "à l'échec", qualifiant d'"insensées" les accusations occidentales sur l'usage d'armes chimiques par l’armée syrienne.
Possible d'intervenir en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité
Au niveau politique, les Etats-Unis et leurs alliés ne cessent de sonner les tambours de la guerre. Le sénateur américain John McCain a estimé ce lundi qu’une "véritable" réponse des Etats-Unis à l'attaque chimique présumée en Syrie ne nécessite pas une confirmation de l'ONU.
Selon John McCain, les Etats-Unis doivent neutraliser les capacités aériennes du régime syrien et établir une zone de sécurité sous leur protection.
Pour sa part, le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé lundi qu'il était "possible" de répondre à l'usage présumé d'armes chimiques en Syrie sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, tout en refusant de "détailler les options militaires" envisagées par les occidentaux. "Le Conseil de sécurité de l'Onu n'a pas été uni sur la Syrie, n'a pas assumé ses responsabilités sur la Syrie, franchement, sinon il y aurait eu plus d'opportunités de mettre un terme à ce conflit depuis longtemps", selon Hague.
Interrogé sur la possibilité de frappes militaires cette semaine, le ministre s'est refusé à "spéculer là-dessus publiquement".
Alors que des députés britanniques demandent au gouvernement de rappeler le Parlement -actuellement en vacances- pour lui soumettre une éventuelle action militaire, William Hague a indiqué que cette consultation dépendrait "du timing et de la nature" de l'action envisagée.
Le Premier ministre David Cameron "a dit clairement que les députés devaient avoir la possibilité de débattre de telles questions et cela tient toujours même si nous devons nous réserver la possibilité de passer à l'action très rapidement si nécessaire", a de son côté indiqué un porte-parole de Downing Street.