24-11-2024 08:35 PM Jerusalem Timing

Avis sur la faillite de la politique extérieure de Davutoglu

Avis sur la faillite de la politique extérieure de Davutoglu

« La Turquie ne connait plus ses priorités. Est-ce la Syrie, l’Egypte ou la question kurde ?"

 Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmad
Davutoglu subit actuellement une sévère campagne interne à cause de sa
politique étrangère. Si la crise turque due à la politique adoptée contre la
Syrie était derrière la précédente campagne contre lui, la campagne actuelle a
été déclenchée suite à la politique turque envers la situation politique en
Egypte après la révolution du 30 juin.

Cette fois, la crise
turque est beaucoup plus aigüe puisqu’elle concerne les relations avec
« les compagnons de route » du Golfe persique, notamment avec
l’Arabie Saoudite.

Il semble que la
campagne officielle turque contre le secrétaire général de l’organisation de la
coopération islamique Akmal eddine Ihsan Uglu est l’une des raisons principales
du différend avec l’Arabie Saoudite. En effet, le vice-Premier ministre Bakar
Bozdag et le vice-Président du parti Justice et développement Hussein Cilik ont
appelé Ihsan Uglu à la démission, se demandant « ce qu’il fait face aux
massacres commis en Egypte ».   

Ihsan Uglu est désormais
en fort désaccord avec Davutoglu, rejetant les appels à la démission. D’aucuns
se sont demandés si la Turquie était soucieuse à ce point sur l’organisation de
la coopération islamique et son rôle, pourquoi n’a-t-elle pas appelé cette
organisation à se réunir pour débattre de la situation en Egypte?

Parallèlement aux
déclarations implicites de Recep Tayep Erdogan contre Riyad, les positions de
Bozdag ont constitué le plus fort indice sur l’ébranlement de la relation avec
l’Arabie Saoudite d’une part et la double politique étrangère turque de l’autre.
Dans un entretien avec une chaine de télévision turque, Bozdag a dit que « les
royaumes du Golfe se sont tenus contre la démocratie en Egypte parce qu’ils ont
peur sur leurs trônes ».

Le journaliste Sadat
Argin a écrit dans le journal Hurriyet que les propos de Bozdag « s’oppose
à l’ensemble de la nature des relations turco-saoudiennes et avec les pays du
Golfe depuis l’arrivée du parti justice et développement au pouvoir en 2002. A cette
époque, la Turquie glorifiait les royaumes du Golfe pour leur argent, qu’a-t-il
changé maintenant ? L’Arabie Saoudite était-elle une démocratie auparavant
pour ne pas la critiquer et est-elle devenue maintenant une dictature ?

Et Argin d’ajouter :
« Les positions des dirigeants turcs ouvrent la porte vers plus de rupture
dans les relations avec le monde extérieur et exposent les intérêts turcs au danger ».
 

De son côté, le
journaliste Sami Cohen écrit dans le journal Milliyet : « La Turquie
se dirige vers plus d’isolement et sa position des événements en Egypte a saboté
tout rôle efficace dans ce pays ».

Il s’est interrogé :
« N’était-il pas meilleur que la Turquie joue le rôle de médiation entre
les Frères musulmans et le nouveau régime en Egypte ? La Turquie serait
devenue ainsi plus influente dans la région. Au lieu que la Turquie s’attaque à
l’organisation de la coopération islamique et son secrétaire général, à l’Union
Européenne, aux pays du Golfe et à l’Occident, il fallait qu’elle joue le rôle
de médiateur entre les parties belligérantes en Egypte ».

Mohammad Yelmaz, autre journaliste
à Hurriyet a estimé que « la Turquie a déposé un avis sur la faillite de
la politique de son ministre des Affaire étrangères Ahmad Davutoglu. Au lieu
que ce dernier appelle Ihsan Uglu à la démission, il fallait qu’il démissionne
lui-même ».

Selon le journaliste
Morad Yetkin, du journal Radikal, « la Turquie ne connait plus ses
priorités. Est-ce la Syrie, l’Egypte ou la question kurde ? Dans toutes
ces affaires, la voie est bloquée, et à chaque jour un nouveau problème se pose
devant la Turquie ».

source: assafir