Les FSI avaient bâti leur enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri en partant du principe que le régime syrien avait commis le crime.
Le sang des martyrs de Tripoli n’avait pas encore séché et les restes des corps n’avaient pas encore été tous ramassés, qu’une unité du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) prenait d’assaut le domicile du cheikh Ahmad al-Gharib, un proche du cheikh Hachem Minkara, à Minié.
Le dignitaire religieux est toujours détenu au siège principal du service de renseignements, qui a répandu la nouvelle selon laquelle il aurait avoué avoir perpétré le double attentat de Tripoli.
La rumeur était suffisante pour déclencher une vague de représailles contre les proches du Hezbollah et du régime syrien à Tripoli, alimentée par des sites internet et des campagnes sur facebook.
La ville a ainsi connu un climat de tensions sans précédents. Pourtant, les milieux proches de l’enquête affirmaient le contraire: Ahmad al-Gharib n’a rien avoué et la nouvelle, infondée, est l’oeuvre d’un informateur. De plus, il est apparu que la personne observée sur les caméras vidéo près du lieu de l’attentat en train de parler au téléphone après l’explosion n’est pas cheikh al-Gharib.
Les FSI ont publié un communiqué démentant les informations concernant les présumés aveux et le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a assuré que cheikh al-Gharib n’est pas un suspect et sera prochainement libéré.
Mais des sources officielles ont assuré à Al Akhbar que les renseignements des FSI enquêtaient sur des détails supplémentaires et ont écarté la prochaine libération du dignitaire religieux. Au contraire, une unité du service des FSI s’est rendu à son domicile, a saisi sa voiture, a posé des questions sur son téléphone syrien et a demandé à sa famille des couvertures et des habits. Ce qui laisse penser que la détention d’Ahmad al-Gharib va se prolonger.
Des sources politiques et militaires officielles ont exprimé leur crainte de voir les SR des FSI jouer à nouveau le même rôle qui leur était imparti dans l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, lorsqu’ils ont bâti leur enquête en partant du principe que le régime syrien avait commis le crime.
Le chef d’un service de sécurité a mis en garde contre «le retour de Detlev Mehlis ou de son style dans l’affaire du double attentat de Tripoli».
source: mediaramalb