24-04-2025 03:21 PM Jerusalem Timing

Attaques chimiques à Halabja: Enquête à Paris sur des entreprises françaises

Attaques chimiques à Halabja: Enquête à Paris sur des entreprises françaises

Le bombardement a fait environ 5.000 morts -en majorité des femmes et des enfants- et plusieurs milliers de blessés.

Attaques chimiques à Halabja et responsabilité d'entreprises françaisesDes juges parisiens vont enquêter sur l'éventuelle responsabilité d'entreprises françaises dans le bombardement au gaz par le régime de Saddam Hussein, de la ville d'Halabja, dans le Kurdistan irakien, qui avait fait près de 5.000 morts en mars 1988.

Une vingtaine de victimes de cette attaque avaient porté plainte contre X en juin à Paris pour génocide et crimes contre l'humanité, dans l'espoir que des entreprises fournisseurs du régime de l'époque soient mises en cause.

C'est à la suite de cette plainte avec constitution de partie civile que le parquet de Paris a pris lundi un réquisitoire afin qu'une instruction soit ouverte contre X des chefs notamment de "complicités d'assassinats", "complicités de tentatives d'assassinats" et "recel" du produit de ces crimes, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Les juges d'instruction devront d'abord s'attacher à déterminer si les faits dénoncés par la plainte sont ou non prescrits, avant de chercher d'éventuelles responsabilités de personnes -morales ou physiques- françaises.

Contacté mardi par l'AFP, Me Père s'est à nouveau refusé à dévoiler le nom des entreprises visées.

"Cette information judiciaire revêt un sens tout particulier au moment où des massacres de même nature, mais de moindre ampleur, interviennent dans cette même région du monde", a estimé l'avocat, en référence aux accusations d'attaque chimique en Syrie.

Le bombardement d'Halabja était intervenu en 1988, alors que la guerre contre l'Iran tirait à sa fin.

Le 16 mars, des avions de combat irakiens avaient survolé la zone pendant cinq heures, déversant un mélange de gaz moutarde et des neurotoxiques Tabun, Sarin et VX.

Le bombardement a fait environ 5.000 morts -en majorité des femmes et des enfants- et plusieurs milliers de blessés.

Considéré comme le commanditaire de ce massacre, le général Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", cousin de Saddam Hussein, a été condamné à mort et pendu en janvier 2010.

En 2007, un homme d'affaires néerlandais avait été condamné aux Pays-Bas en appel à 17 ans de prison pour complicité de crimes de guerre pour avoir livré des ingrédients chimiques à Bagdad dans les années 1980 en sachant qu'ils serviraient à la production d'armes chimiques.