Il y a des craintes que les menaces occidentales de lancer une frappe militaire contre la Syrie n’alimentent les illusions de certaines parties libanaises ..
Le président du Parlement et chef du mouvement Amal ,principal allié chiite du Hezbollah, Nabih Berry, a affirmé craindre de nouvelles attaques au Liban, estimant que ceux qui ont perpétré les attentats dans la banlieue-sud et à Tripoli pourraient renouveler leur tentative de créer la sédition entre sunnites et chiites.
«La situation sécuritaire actuelle est inquiétante et la situation politique n'est pas meilleure», a déclaré M. Berry. Saluant l'attitude responsable des politiciens qui ont fait face aux répercussions de ces attentats, le chef du Législatif a appelé les protagonistes à la coopération afin de mettre un terme au blocage politique.
Dans ce contexte, des sources bien informées ont espéré que les attentats de la banlieue sud et de Tripoli pousseront les acteurs internes à revoir leurs calculs et à présenter des concessions mutuelles pour sauver le Liban avant qu’il ne soit trop tard. Mais elles ont exprimé des craintes que les menaces occidentales de lancer une frappe militaire contre la Syrie n’alimentent les illusions de certaines parties libanaises, qui ne seraient plus pressées de trouver un compromis interne, en pensant qu’une telle attaque contre le régime syrien va chambouler les équations libanaises et régionales, et que l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, rentrerait à Beyrouth sur un cheval blanc, reprendrait le flambeau des mains de Tammam Salam et formerait un gouvernement du 14-Mars.
Les mêmes sources ont souhaité que les vagues de ces paris n’emportent par ceux qui y croient, car le partenariat, la coexistence, l’entente et l’équilibre sont des constantes stables et inévitables, quels que soient les changements dans les rapports de forces internes et régionaux, comme l’ont montré les expériences du passé.
D’autre part, une source officielle a indiqué que l’enquête dans l’attentat de Roueiss, dans la banlieue sud, a enregistré des progrès au niveau du trajet suivi par la voiture piégée avant son explosion, l’identité de la partie qui a offert les facilités logistiques et de renseignements qui ont permis de choisir la cible. Ce serait la même que celle qui a facilité l’attentat de Bir al-Abed. Les services de sécurité ont aussi brossé le portrait-robot de la personne qui a garé la voiture piégée, à partir des images prises par les caméras vidéo.
Par ailleurs, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah le député Mohammad Raad, a déclaré que “ceux qui commettent les attentats et qui tuent des civils ne sont pas des moujahidine et n’ont rien à voir avec l’Islam. Ils sont les instruments du projet de la diplomatie contemporaine qui, sur la voie du chaos constructif, dresse nos peuples les uns contre les autres. Les divisions et les conflits internes servent l’intérêt de l’ennemi. Nous avons entendu le président de la République dire qu’il souhaite la formation d’un gouvernement d’union nationale et rassembleur, et qu’il veut le dialogue national. Pour notre part, nous tendons toujours la main".