le prince Bandar et l’ambassadeur saoudien à Washington ont travaillé intensément pour convaincre la Maison-Blanche et le Sénat de la nécessité de frapper la Syrie
Le vétéran de l'intrigue diplomatique à Washington et au Moyen-Orient, le chef des services de renseignements saoudiens, le prince Bandar Ben Sultan, a expliqué aux Américains qu'il ne s'attendait pas à une victoire des rebelles sur le terrain dans l'immédiat.
Le prince Bandar a confié à son demi-frère Salman de superviser l'entraînement des rebelles syriens en Jordanie.
Les Saoudiens ont commencé en hiver à déployer des efforts considérables pour convaincre les Américains et les puissances occidentales que le régime de Bachar Al-Assad a franchi la ligne rouge en utilisant des armes chimiques. Les services secrets saoudiens affirmaient en février que le régime a utilisé des armes chimiques en faisant parvenir des «preuves» aux Américains.
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a transmis un message au président Barack Obama en avril lui disant que la crédibilité des États-Unis serait écornée si le régime syrien et son allié iranien gagnaient la bataille.
Parallèlement à ce message, le prince Bandar et l'ambassadeur saoudien à Washington ont travaillé intensément pour convaincre la Maison-Blanche et le Sénat de la nécessité de frapper la Syrie.
Par la suite, le prince s'est entretenu à Paris avec des responsables français et en juillet, il s'est rendu à Moscou, où il a expliqué, selon des diplomates, à Vladimir Poutine, que le royaume saoudien détient de fortes sommes d'argent qu'il va utiliser pour gagner la bataille en Syrie.
Il y a un quart de siècle, c'est le même Bandar ben Sultan qui a armé les moudjahidines afghans contre les troupes soviétiques.
Le week-end dernier, l'Arabie saoudite a accentué la pression sur Washington pour attaquer la Syrie en réponse aux «attaques chimiques».
«Vous ne pouvez pas comme président tracer une ligne et ne pas la respecter», aurait dit le message saoudien au président Obama, selon un diplomate.
The Wall Street Journal-Médiarama