Un inspecteur interroge une femme portant un bébé dans ses bras."’L’obus est-il tombé près ou loin de votre maison"? demande l’interprète en arabe. "Je ne sais pas", répond la jeune femme.
Les experts de l'ONU ont effectué mercredi des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès de victimes de l'attaque à l'arme chimique imputée au régime près de Damas, selon des vidéos diffusées par les militants.
"Nous avons procédé à des prélèvements de sang, d'urine et de cheveux", explique l'un des inspecteurs à un Syrien dans ce qui semble être un hôpital de campagne installé dans une localité de la Ghouta orientale, à l'est de Damas.
C'est dans cette région, ainsi que dans la Ghouta occidentale, que les pays occidentaux accusent l'armée syrienne d'avoir mené le 21 août une offensive à l'arme chimique et se disent prêts à attaquer des cible du régime en représailles. Selon l'opposition des centaines de personnes y ont péri.
L'inspecteur et le Syrien se tiennent devant un lit sur lequel est allongé un patient, duquel une infirmière prélève du sang, selon l'une des vidéos diffusées par les militants anti-régimes.
"Vous avez fait des prélèvements sur des cadavres?" demande le Syrien.
"Pas besoin, nous l'avons fait sur les vivants", répond l'expert qui s'exprimait en arabe.
"Est-ce que c'est suffisant pour le diagnostic?", insiste son interlocuteur.
"Oui, c'est suffisant, le test peut s'avérer positif même après des semaines", répond l'inspecteur.
Les experts ont repris leur mission mercredi après l'avoir suspendue la veille pour des raisons de sécurité.
Lundi, ils avaient visité Mouadamiyat al-Cham, une des principales villes de la Ghouta occidentale, et ont pu y recueillir des échantillons, selon l'ONU, malgré des tirs d'inconnus qui ont visé leur convoi au début de la visite.
Mercredi, ils ont quitté leur hôtel à Damas vers 10H00 (07H00 GMT) et sont rentrés vers 16H30 (13H30 GMT).
Une autre vidéo montre un convoi de cinq voitures de l'ONU entrer à Zamalka une localité de la Ghouta, suivi d'un pick-up sur lequel est juché un groupe de rebelles armés et de plusieurs voitures civiles.
Dans une troisième vidéo, des hommes, le visage fatigué, attendent de rencontrer un expert, présentés comme des victimes d'armes chimiques. "Il a perdu trois de sa famille composée de six membres", indique un interprète à l'expert, debout près d'un homme.
Dans cette même vidéo, un inspecteur parlant moitié en espagnol, moitié en anglais, interroge une femme portant un bébé dans ses bras.
"'L'obus est-il tombé près ou loin de votre maison"? demande l'interprète en arabe. "Je ne sais pas", répond la jeune femme.
Les experts des Nations unies enquêtent sur l'attaque chimique présumée à Mouadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux zones contrôlées par les rebelles.
Le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé mercredi que les experts nécessitaient quatre jours pour achever leur travail sur place, puis feraient des analyses scientifiques avant de présenter un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU afin qu'il entreprenne les actions qu'il juge nécessaires".
Selon l'opposition syrienne armée, l'attaque a été menée par des missiles sol-sol qui seraient une version modifiée localement de missiles achetés à l'Egypte et l'Iran et capables de porter des têtes chimiques. Plus de 35 missiles sol-sol ont été tirés en trois salves depuis la région de Qalamoun dans la région de Damas, dont certains étaient équipés de têtes chimiques, a-t-elle précisé dans un communiqué mercredi.