27-11-2024 09:38 PM Jerusalem Timing

Syrie: Les Occidentaux temporisent, Obama n’a pas encore décidé

Syrie: Les Occidentaux temporisent, Obama n’a pas encore décidé

Londres attend l’enquête de l’ONU. La riposte est "compliquée à construire", affirme Paris.

Syrie: Obama n''a pas encore décidé, évoque un Barack Obama a déclaré mercredi ne pas avoir pris de décision sur une éventuelle intervention en Syrie, mais évoqué un "coup de semonce", tandis que Londres a dit vouloir attendre l'enquête de l'ONU sur l'attaque chimique du 21 août.

Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont affiché de leur côté leurs désaccords sur une résolution justifiant une offensive militaire en Syrie.

"Je n'ai pas encore pris de décision" sur une action en Syrie, a indiqué le président des Etats-Unis sur la télévision PBS.

Pendant le week-end, alors qu'émergeaient les détails de l'attaque à l'arme chimique près de Damas qui aurait fait plusieurs centaines de morts, les Etats-Unis ont considérablement durci le ton contre le pouvoir syrien, au point qu'une intervention armée semble désormais probable à court terme.

Déclarant que son pays avait conclu à la responsabilité du gouvernement dans cette attaque, le président des Etats-Unis a toutefois écarté un "engagement direct militaire" de son pays dans la guerre civile syrienne.

L'idée sous-jacente est que le gouvernement syrien "reçoive un message assez fort sur le fait qu'il ferait mieux de ne pas recommencer" à utiliser des armes chimiques, a-t-il dit.

"Si nous envoyons un coup de semonce pour dire +arrêtez+, nous pouvons avoir un impact positif sur notre sécurité nationale à long terme", a prétendu Obama.

Londres attend l'enquête de l'ONU

Le Royaume-Uni de son côté ne va pas lancer d'action militaire en Syrie avant d'avoir eu connaissance des résultats des experts de l'ONU qui enquêtent sur place sur l'attaque du 21 août, selon une motion du gouvernement qui doit être soumise jeudi à un vote du Parlement.

Selon le patron des Nations unies Ban Ki-moon, les experts ont besoin de quatre jours pour boucler leur mission entamée lundi, avant de procéder à des analyses et de présenter leur rapport.

Ces experts ont mené mercredi leur deuxième visite sur l'un des sites attaqués et effectué des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès de victimes.

La riposte est "compliquée à construire", selon Paris

Pour sa part, le porte-parole du gouvernement français a déclaré jeudi que la riposte militaire préparée par les Occidentaux contre la Syrie est "compliquée à construire".

"Il faut que la communauté internationale trouve une riposte adaptée à la situation", a affirmé à la chaîne de télévision France 2 Najat Vallaud-Belkacem. Mais elle est "compliquée à construire", a-t-elle ajouté.

Elle est compliquée car "il faut obtenir l'adhésion de plusieurs alliés, de plusieurs partenaires, ce que nous essayons de trouver au sein du Conseil de sécurité des Nations unies" mais "avec des Etats comme la Chine et la Russie qui posent un certain nombre de difficultés".

Elle est compliquée aussi, a-t-elle ajouté, car il faut garder "à l'esprit qu'il ne s'agit pas simplement de punir et d'empêcher le régime syrien de procéder à une nouvelle attaque de ce type - ce serait déjà beaucoup - mais aussi de trouver une sortie de crise".

"C'est extrêmement important, pour la communauté internationale, si elle intervient, de le faire dans des conditions qui permette au pays ensuite de se rétablir", a insisté Mme Vallaud-Belkacem.

" Si la coalition syrienne est prête à remplacer le régime, nous agirons pour faire cesser les violences"

Hollande et JarbaPeu après, le président français François Hollande a estimé que "tout doit être fait pour une solution politique, mais elle ne viendra que si la coalition (l'opposition) est capable de paraître comme une alternative et si la communauté internationale est capable de marquer un coup d'arrêt par rapport à l'escalade de la violence dont le massacre chimique n'est qu'une illustration".

Hollande s'exprimait à l'issue d'un entretien avec le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad al-Assi al-Jarba.

Hollande a réaffirmé que la France "apporterait toute son aide, son soutien politique, mais aussi son aide humanitaire et matérielle".

Mais il n'a pas fait mention d'une augmentation du "soutien militaire à la coalition nationale syrienne", comme il l'avait annoncé mardi.

"Nous utiliserons l'appui que nous avons dans les pays du Golfe pour qu'il y ait cette organisation", a-t-il seulement indiqué.

Arabie saoudite et Qatar livrent des armes aux rebelles syriens.

Fébrilité

Signe de fébrilité, « Israël » a autorisé un rappel limité de réservistes et déployé des batteries antimissiles à sa frontière nord avec la Syrie. La Turquie a renforcé son niveau de vigilance.

La perspective d'une frappe a fait également monter le prix du baril de pétrole qui a atteint son plus haut en deux ans à New York à 110,10 dollars mercredi.

Le site internet du quotidien New York Times a lui été attaqué pendant plus de 24 heures par un groupe de pirates informatiques syriens soutenant le pouvoir syrien.

Au Conseil de sécurité, la ligne de fracture entre les cinq pays membres permanents a reflété fidèlement les positions de chacun sur le conflit.

Les ambassadeurs russe et chinois, soutiens de Damas, ont quitté la salle où se tenaient les consultations sur un projet de résolution britannique au bout d'une heure et quart. Les représentants des trois autres pays (France, Royaume-Uni, Etats-Unis) sont sortis sans faire de déclarations.