27-11-2024 07:50 PM Jerusalem Timing

La France signe un contrat de plus d’un milliard d’euros avec l’Arabie

La France signe un contrat de plus d’un milliard d’euros avec l’Arabie

Des frégates multimissions Fremm en Arabie saoudite ?

 

Selon des sources concordantes, la société ODAS, qui représente les intérêts français en Arabie saoudite, a signé un contrat d'Etat à Etat au mois d'août avec Ryad d'un montant de plus de 1 milliard d'euros portant sur la modernisation d'une partie de la flotte militaire du Royaume. DCNS, Thales et MBDA ainsi que ODAS se partagent la commande.
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C'est un bel été pour l'industrie française de l'armement, qui engrange enfin des gros contrats export. Après les deux contrats gagnés d'une valeur totale de près de 1 milliard d'euros par EADS et Thales aux Emirats arabes unis (deux satellites espions et 17 radars de défense aérienne), c'est au tour de l'Arabie Saoudite de débloquer un contrat longtemps attendu. Selon des sources concordantes, la société ODAS, qui représente dans le royaume les intérêts des industriels français DCNS, Thales et MBDA, a signé en août avec Ryad un contrat d'Etat à Etat (LEX ou Life Extension Sawari 1) de plus d'un milliard d'euros portant sur la modernisation de quatre frégates de classe Al Medinah et de deux pétroliers-ravitailleurs de la classe Boraida mis en service en 1985-1986 (contrat Sawari I).

Le contrat pourrait être mis en vigueur dès le 1er septembre. Quatre sociétés se partagent cette commande : DCNS avec son partenaire saoudien Zamil (700 millions d'euros), Thales (moins de 200 millions), MBDA, qui va équiper les pétroliers de son nouveau système surface-air à très courte portée de MBDA Simbad-RC (entre 40 et 50 millions d'euros), et ODAS (infrastructures). ODAS a été créée à la demande de l'État français pour contribuer à développer les exportations dans le domaine de la défense, de la sécurité et des hautes technologies. ODAS intervient essentiellement en Arabie saoudite dans le cadre de contrats d'État à État ou de contrats commerciaux. Son actionnariat rassemble, aux côtés de l'État français, une dizaine de grandes entreprises, dont DCNS, MBDA France et Thales.

Plus de cinq ans de négociations

DCNS attendait depuis longtemps la signature de ce contrat espéré depuis près de deux ans (les négociations ont commencé il y plus de cinq ans) pour moderniser une partie de la flotte saoudienne. Le contrat LEX sera réalisé en partie par un chantier naval saoudien, le groupe Zamil. Pour DCNS, un contrat de ce type est une première en Arabie Saoudite. Le chantier naval français va devoir créer une structure industrielle à Djeddah sur les bords de la Mer Rouge. En outre, la remise en état des navires peu entretenus sera compliquée. Du coup, l'enjeu pour DCNS sera de maîtriser les coûts de production et les délais dans un environnement peu connu par le groupe... et de satisfaire le client dans ce domaine pour remporter un nouveau contrat de modernisation (Sawari 2).

Selon nos informations, DCNS aurait déjà obtenu un autre contrat de 150 millions d'euros pour la modernisation des frégates Sawari 2 dans le cadre d'un accord-cadre global. Soit 850 millions engrangés au total par le chantier naval.

Des frégates multimissions Fremm en Arabie saoudite ?

Mais surtout DCNS compte à plus long terme beaucoup sur la vente d'au moins six frégates multimissions Fremm (Sawari III). "Le contrat Lex est important pour la vente des Fremm", assurait-on il y a plus d'un an à "latribune.fr". D'autant que DCNS et Paris, via la structure ODAS, proposent une coopération industrielle globale aux Saoudiens avec l'assemblage à terme des Fremm en Arabie saoudite, assorti de transferts de technologies (aussi bien sur la tôle que sur l'électronique) et d'un volet formation. Mais les premières Fremm seraient réalisées à Lorient, expliquait-on à "latribune.fr".

François Hollande en Arabie saoudite cet automne

Le président François Hollande, qui a déjà effectué une visite express en Arabie Saoudite en novembre 2012, comptait s'y rendre cet été mais le roi était parti se reposer à l'étranger. Les Saoudiens ont donc repoussé cette visite d'Etat, qui est désormais prévue cet automne. La convergence de vue entre Paris et Ryad sur le dossier syrien n'est pas étranger au réchauffement des relations franco-saoudiennes après la période glaciale du quinquennat de Nicolas Sarkozy, comme le démontre la signature de LEX. "Ryad a pris le temps de se faire une idée des nouveaux responsables politiques français", explique un connaisseur du royaume.

Désormais, les industriels français, notamment Thales, attendent la signature du mégacontrat Mark 3 portant sur la livraison de nouveaux missiles Crotale (défense aérienne). « Les discussions se sont accélérées », explique-t-on à La Tribune.